C'est un crève-coeur pour ces éleveurs du Tampon, au 19ème km. La nuit dernière, ils ont encore perdu plusieurs de leurs moutons, attaqués par des chiens. La nuit de mercredi à jeudi, des chiens ont causé la perte de cinq moutons : deux ont disparu, trois ne survivront pas à leurs blessures. "Aujourd'hui na encore une attaque, semaine passée nou la enterre encore 8 moutons après deux autres attaques", soupirent ces éleveurs au bout du rouleau.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Ils disent avoir perdu près de 30 animaux en deux mois. Car, il y a tout juste un mois, le 12 février, la famille regrettait déjà la perte d'une douzaine de bêtes suite à une attaque de chiens.
Ce jeudi matin, Scholastien est en pleurs devant ces pertes importantes. L'éleveur est en plein désarroi, regardant les photos de ses brebis lorsqu'elles étaient bien vivantes. Certes la clôture du parc était peut-être trop petite, mais il suspecte des chiens lâchés par leur propriétaire la nuit pour chasser le tangue.
Pas de budget pour recourir à un vétérinaire
Comme à chaque lendemain d'attaque, Jérôme fait le macabre décompte : les moutons blessés qui ne sont pas morts, le seront bientôt. Car impossible de faire soigner toutes ces bêtes, qui périront de leurs blessures. Impossible même de les faire piquer, pour l'éleveur, qui rencontre des difficultés financières face à toutes ces pertes.
"Ou peu pa appel le vétérinaire, un mouton i paye pas le déplacement. Le vétérinaire i demand a ou 200 euros pou pique le mouton, et le mouton i vaut à peu près 300 ou 350 euros. Déchiré comme li lé, obligé laiss a li crevé pou enterré", se désole Jérôme, qui s'apprête à enfouir ses moutons dans les trous béants qu'il vient de faire creuser sur son terrain.
Des vols suspectés
Mais l'éleveur n'enterrera pas toutes les bêtes perdues. Car certaines, selon lui, auraient tout bonnement disparu. "Na des moutons la été mangé, d'autres la disparu. Na un problème. Le mouton mangé ou trouve a li dann pâturage. Mais kan ou rode le mouton ou trouve pu. Un chien i peut pas lève un mouton 80 kilos, i fo na ene la trap a li", assure-t-il.
La police municipale du Tampon s'est ce jeudi matin rendue sur l'élevage de la famille Corré. Elle assure qu'elle mettra en place des rondes de nuit.
Les éleveurs eux, songent à acheter un chien de troupeau afin de garder l'oeil sur leurs animaux restants et ne plus connaître pareille tragédie.