Les tortionnaires de la "maison de l’horreur" condamnés à 20 ans de réclusion criminelle

Première journée du procès de la "maison de l’horreur"aux Assises de Saint-Denis, le 17 septembre.
Daisy Delaplaine et Pascal Poudroux ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle, assortis de 13 ans de sûreté, par la cour d’Assises, mercredi 19 septembre. En première instance et en appel, le couple de tortionnaires avait été condamné à 30 ans de réclusion criminelle.
C'est moins qu'en première instance et en appel. Vingt ans de réclusion criminelle, assortis d'une peine de sûreté de 13 ans : tel est le verdict rendu par la cour d’assises de Saint-Denis, ce mercredi 19 septembre, à l’encontre de Daisy Delaplaine et Pascal Poudroux. 

Le couple de tortionnaires de la Plaine des Cafres était pour poursuivi pour avoir séquestré et frappé plusieurs SDF, mais aussi pour avoir prostitué Yolande Poudroux, la mère de Pascal Poudroux. En première instance et en appel en 2015 et 2016, Daisy Delaplaine et Pascal Poudroux avaient été condamnés à trente ans de réclusion criminelle. 

Regardez le reportage de Nathalie Rougeau et Willy Fontaine : 
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Regardez l'interview de Georges-André Hoarau, avocat de Daisy Delaplaine : 
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Trente ans de réclusion criminelle requis

Après les plaidoiries des parties civiles ce matin, l'avocate générale, Emmanuelle Barre avait requis trente ans de réclusion criminelle à l'encontre des deux accusés. Elle demandait également une peine de sûreté des deux tiers, soit une peine incompressible d'au moins vingt ans. "On ne peut les distinguer dans la peine, puisqu'ils ne se sont jamais distingués dans le crime. (...) L'un n'est pas moins fautif que l'autre", avait déclaré l'avocate générale. "Ces deux prédateurs ont privé leurs victimes de tous les droits à commencer par le premier : la dignité".

En première instance et en appel, Daisy Delaplaine et Pascal Poudroux avait été condamnés à trente ans de réclusion criminelle en 2015 et 2016. La dernière condamnation en appel avait été annulée pour "vice de forme".
 

Des victimes brisées

Ce troisième procès a été marqué, mardi, par le témoignage glaçant de la mère de Pascal Poudroux, "enfermée dans le noir, affamée, contrainte parfois de manger des excréments de chiens". "Les pieds attachés avec des fils de fer, contrainte à la prostitution avec des hommes qui la payaient", Yolande Poudroux a raconté son calvaire. La gramoune "donnait ensuite l’argent à Daisy".

Dépouillée chaque mois de ses revenus sociaux, Yolande Poudroux raconte aussi avoir été violée par Daisy "avec un manche à balai". Selon elle, Daisy lui a dit "je suis ton pire ennemi, tu es mon esclave". Ce calvaire, elle l’a brisé en s’échappant le 14 septembre 2012, permettant ainsi de mettre fin aux sévices des autres victimes, elles aussi séquestrées et frappées.
 

"Ce n'est pas moi, c'est l'autre"

Uni dans l’horreur et la perversité, le couple s'est déchiré lors de ce nouveau procès en se rejetant la responsabilité des atrocités. "Ce n'est pas moi, c'est l'autre", résume leurs défenses. Ils ont reconnu les faits qui leur sont reprochés, mis à part Daisy Delaplaine qui a continué de réfuter ceux de proxénétisme sur la mère de Pascal Poudroux. Ce dernier, réfutait aussi ces faits jusqu'à mardi. Dans le box des accusés, celui qui n’avait jusqu’à présent montré aucune émotion s’est finalement mis à pleurer quelques minutes. L’accusé a demandé pardon à sa mère pour ce qu’il lui avait fait. Ces larmes ont-elles rendu la peine plus clémente lors de ce troisième procès ?  

Sous le choc et gagnée par l'émotion ce mercredi, la gramoune a elle fait un malaise dans la salle d'audience, quelques minutes avant que le verdict ne soit rendu.