Ce vendredi 13 octobre, plusieurs cabinets médicaux sont restés fermés en raison de la grève annoncée des médecins libéraux dans toute la France. "Non à la mort de la médecine libérale", pouvait-on lire sur les affiches placardées sur les rideaux baissés de plusieurs cabinets, à La Réunion.
Pour rappel, les médecins libéraux réclament la revalorisation du tarif de leurs consultations et selon les estimations du Dr Christine Kowalczyk, la présidente de la Confédération nationale des médecins libéraux, plus de 60% de la profession aurait suivi le mouvement de grève. Rien qu'à la clinique de Sainte-Clotilde, 95% du personnel concerné aurait participé à la mobilisation.
Les urgences ? "C'est encore plus long !"
Certains patients se sont donc rabattus sur les médecins assurant la permanence des soins, sur réquisition de la préfecture. C'est le cas du cabinet SOS Médecins au Moufia, où il n'y avait plus une chaise de libre dans la salle d'attente en début de matinée, alors les trois médecins présents sont pourtant bel et bien grévistes.
"Hier, j'étais chez mon médecin mais quand je suis passé ce matin, il avait déjà baissé le rideau", confie Kelly qui souffre du dos. C'est aussi dans ce cabinet ouvert 24h sur 24 que Pierre a préféré conduire sa compagne pour ses problèmes de tension. Les urgences du CHU ? "C'est encore plus long !", tranche-t-il.
Revoir le décryptage de Jean-Marc Collienne sur Réunion la 1ère :
Aucun impact sur l'activité des urgences, selon le CHU
Et aux urgences du CHU, où les patients étaient justement redirigés en raison de ce mouvement de grève, aucune suractivité particulière n'aurait été constatée, assure la direction.
"C'est une journée symbolique unique, souligne le Dr Humbert Gojon. C'est la première fois en France que l'on voit tous les syndicats de médecins réunis sans exception".
Le président du syndicat des médecins libéraux de la Réunion a rappelé que cette grève des médecins libéraux se voulait "dure et illimitée" et cela dans le but de "provoquer un choc de manière afin qu'il y ait une prise de conscience, chez nos dirigeants et la population, du grave problème de la santé en France".
"Une grève voulue dure, reconduite et illimitée"
Ce "vendredi noir" s'est traduit par "l'arrêt des consultations, des gardes et des urgences" chez les professionnels grévistes, à l'exception des urgences vitales.
"Cette grève, ce n'est pas dans l'ADN des médecins libéraux, a insisté le Dr Gojon. Mais elle est du fait qu'il y a une disparition orchestrée de la libérale et pour se faire comprendre, il n'y a pas d'autres choix possibles qu'une grève voulue dure, reconduite et illimitée".
Pour le représentant des médecins libéraux, "il faudra une grève qui dépasse la journée d'aujourd'hui si on veut avoir un impact". Reste à savoir si la profession maintiendra en effet la mobilisation.