Violences conjugales : le 3919, un numéro encore méconnu à La Réunion

A La Réunion, le numéro d’aide 3919, à destination des femmes victimes de violences, reste peu connu. Il est en vigueur dans l'île, mais éclipsé par le 115 qui a des relais locaux. Reportage.
Le 3919 est un numéro d’appel qui existe depuis 1992. Anonyme et gratuit, ce dispositif s’adresse aux femmes victimes de violences conjugales. Il a été rappelé la semaine dernière lors du lancement du Grenelle des violences conjugales.
  

Une plate-forme nationale

Cette plate-forme d’écoute est basée en métropole. L’an dernier, elle a reçu 26 000 appels de femmes en détresse, dont 240 provenant de La Réunion.
"Ce n’est pas parce qu’on est réunionnaise et qu’on parle en créole, qu’on ne se sera pas entendu, affirme Nadine Caroupanin, déléguée régionale aux droits des femmes et à l’égalité. La plate-forme est nationale, mais elle est en lien direct avec 18 associations et partenaires locaux à La Réunion qui vont prendre le relais au bénéfice de ces femmes".
 
©reunion
 

Le 115

Ce numéro fonctionne à La Réunion, mais il est encore peu méconnu. A La Réunion, il y a un autre numéro que les femmes victimes de violences composent très souvent, le 115. Il dépend d’un Service Intégré d’Accueil et d’Orientation, SIAO, qui existe dans chaque département français.

Entre le 1er janvier et le 31 août 2019, ce service a mis à l’abri 258 ménages victimes de violences intrafamiliales. "83 ménages étaient concernés par des violences conjugales, 80 pour des femmes et trois pour des hommes, détaille Emeline Painiaye, directrice du SIAO. Ces chiffres sont minimisés, car nous savons que des personnes sont victimes de violences, mais ne le disent pas lors de leur appel".
 

Le manque d’hébergement 

Le SIAO dispose d’un nombre limité de personnels avec six salariés, dont la moitié à temps complet. "Des personnes nous demandent uniquement des conseils, et d’autres des mises à l’abri, explique un écoutant qui conserve l’anonymat. Dans ce cas, nous cherchons de suite un centre d’hébergement".

Malheureusement, les écoutants ne disposent pas de suffisamment de place pour mettre à l’abri toutes les victimes. Un nouveau foyer d’hébergement devrait prochainement ouvrir ses portes dans le département.