Six publications ont fleuri l'une après l'autre sur les réseaux sociaux, jeudi 15 août en fin de soirée. "Dans certaines boîtes de nuit, ils ont décidé de nous bannir parce qu'on a accepté d'animer au Paradise (...). C'est dommage d'en arriver là. (...) Ça se passe au Paradise maintenant !" annonce El Sueño 987, un DJ populaire à Tahiti. Les posts du même type se sont enchaînés. Le mouvement regroupe une dizaine de professionnels.
Le gérant d'une discothèque prisée de Papeete n'aurait pas apprécié qu'un DJ qui mixe aussi chez lui, aille animer dans une boîte concurrente de la capitale. Il l'aurait donc "banni" de ses soirées. Mais le DJ a reçu le soutien de plusieurs de ses collègues qui ont alors décidé, ensemble, de boycotter l'établissement en question.
Le très populaire Tommy Driker serait à l'origine du mouvement. "La personne mélange son conflit personnel avec nous. Nous sommes partis jouer chez les concurrents avec qui il a eu un conflit. Et maintenant, nous sommes complètement bannis de son établissement et un autre avec qui il est en partenariat (...). On n'est pas que des DJ, on est un mouvement, c'est grâce à nous que ces boîtes de nuit tournent et c'est pour ça que j'ai lancé la révolte" explique-t-il.
Leur position de prestataire est délicate et c'est la première fois que ce type de "rébellion" se produit dans le monde de la nuit. "La boîte qui marche en ce moment veut nous monopoliser. Cela ne se fait pas. On aimerait animer partout. (...) On est prestataires de service. On a le droit d'aller où on veut" s'insurge DJ Nasty, autre musicien à succès au niveau local.
Le gérant en question aurait écrit un message disant qu'ils "écouteront la musique d'en bas des escaliers". Un comportement intolérable aux yeux des DJ. "Nous avons toujours fait notre travail, on louait carrément vos noms pendant nos shows au micro, toujours été respectueux envers vous et c'est comme ça qu'on nous remercie" regrette El Sueño.
Les artistes ont reçu plusieurs centaines de commentaires de soutien suite à ces publications sur les réseaux sociaux.
Nos demandes d'interviews auprès des établissements qui n'acceptent plus les DJ sont restées sans réponse.