Saint-Martin : mise aux normes de l’abattoir de Grand Case et développement de la filière élevage

Ce n'est pas de sitôt qu'un animal sera livré à l'abattoir de Grand Case, à Saint-Martin. Le site est fermé pour 14 mois de travaux - mars 2024.
A Saint-Martin, l’abattoir de Grand-Case ne rouvrira pas avant mai 2025. L’outil vient d’entrer dans une phase de travaux pour mise en conformité avec les normes sanitaires européennes. Il sera d’ici là plus performant, au profit d’une filière élevage à développer. La collectivité territoriale est à la manœuvre, dans le but de fournir aux consommateurs une viande locale de qualité.

L’abattoir de Grand Case, à Saint-Martin, fermé depuis plusieurs mois pour cause d’absence d’agrément sanitaire, vient d’entrer dans une longue phase de travaux. Le chantier, qui doit durer 14 mois, permettra donc de remettre l’outil en conformité avec les normes européennes, mais aussi de construire un atelier de découpe et de conditionnement de la viande.
Entre-temps, la montée en compétences des membres du personnel est également prévue.

Un outil au service de l’élevage à Saint-Martin

La collectivité territoriale, propriétaire de l’outil, est à l’initiative de cette opération. L’Établissement de gestion et d’exploitation de l’abattoir (EGEA) est en effet un établissement public. Cette structure est Ô combien importante pour l’île du Nord des Petites Antilles, même si l’activité y est relativement modérée, au regard du cheptel local, très modéré. Une réalité qui n’est pas une fatalité.

Nous avons le projet de faire une extension et une rénovation totale de l’abattoir (...). C’est une nécessité de soutenir les agriculteurs. La collectivité met en place une aide pour les agriculteurs et les éleveurs pour que, dans 14 mois, le cheptel soit reconstruit et qu’on puisse à nouveau faire fonctionner l’abattoir.

Valérie Fonrose, élue territoriale et présidente d’EGEA.

Valérie Fonrose, élue territoriale et présidente d’EGEA.

L’objectif est de faire évoluer à la hausse le tonnage de viande traitée, afin de rendre l’infrastructure rentable.
En 2019, entre les bovins, les ovins, les porcins et les caprins, 12 tonnes ont été traitées ; ce n’est pas beaucoup, compte tenu de la capacité annuelle de 60 tonnes de l’outil.
D’où le coup de pouce de la collectivité en faveur des professionnels, soit 200.000 € pour les éleveurs et 300.000€ pour l’association d’éleveurs ADEPAL. Cette dernière va notamment développer un projet de porcherie sur le territoire. 

C’est une aide combinée qui va permettre d’une part de maintenir le cheptel, d’autre part de faire accroître ce cheptel et, enfin, de permettre l’engraissement des animaux afin de les préparer à l’ouverture de l’abattoir (...).

Élie Touzé, directeur de la croissance verte et bleue à la collectivité de Saint-Martin, directeur d’EGEA

Elie Touzé, directeur de la croissance verte et bleue à la collectivité de Saint-Martin, directeur d’EGEA

L’extension prévue va permettre de transformer et découper la viande, afin de proposer à la population autre chose que les quarts de carcasses ou les demi-carcasses jusqu’ici livrées. Le but est donc de valoriser la viande, qui s’avérera être saine et locale, pour une réelle valeur ajoutée.

Un abattoir à l’activité compliquée

L’abattoir de Saint-Martin avait été livré en 2009, mais n’a été mis en service qu’en 2015. Le site a connu plusieurs déboires, notamment sa dégradation importante lors du passage de l’ouragan Irma, en septembre 2017. Il avait fermé une première fois en 2019, là aussi pour travaux, puis en 2021, seulement quelques mois après sa réouverture ; un déficit chronique a conduit la coopérative gestionnaire au dépôt de bilan. EGEA en a pris les rênes en avril 2021, sous l’égide de la collectivité territoriale.

C’est avec un agrément sanitaire provisoire de six mois, délivré en octobre 2022 par les services vétérinaires de la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF), que l’abattoir a pu un temps fonctionner.

Le montant de l’investissement pour les actuels travaux de rénovation et d’extension s’élève à près d’1,7 million d’euros, financés par les fonds européens du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER).