Dans un courrier adressé au préfet de Saint-Pierre et Miquelon jeudi 1er avril, le président de la collectivité souhaite que l’archipel intègre la bulle Atlantique pour favoriser les échanges avec les provinces voisines. Dans l’archipel, cette perspective divise.
Et si demain, il était possible d’aller à Terre-Neuve comme avant ? C’est-à-dire sans passer par les mesures sanitaires strictes qu’impose le Canada à toute personne souhaitant entrer sur son territoire. C’est en tout cas ce que souhaite la collectivité territoriale de Saint-Pierre et Miquelon. Dans un courrier adressé au préfet, Bernard Briand a demandé au préfet d’établir des propositions pour intégrer l’archipel à la « Bulle Atlantique », qui doit être réinstaurée à partir du 19 avril.
Une question qui divise
Dans l’archipel, cette éventualité a suscité de nombreuses réactions. Pour certains, ce serait l’opportunité de sortir un peu de l’archipel, sous cloche depuis le rétablissement des motifs impérieux au mois de février. "Je pense que ça commence à faire un petit peu long, estime un Saint-Pierrais. C’est sûr que si demain on pouvait aller au Nouveau-Brunswick ou à Halifax, c’est clair que moi je signe tout de suite."
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Un autre résident est du même avis. Lui qui est seulement de passage dans l’archipel aurait souhaité profité de cette période pour visiter le Canada.
On aimerait aller découvrir Terre-Neuve et pourquoi pas intégrer cette bulle Atlantique.
En revanche, une résidente de l’archipel n’est pas du même avis. "Je sais qu’il y a des gens de l’archipel qui ont des maisons là-bas et qui souhaiteraient être intégrés. Maintenant, à part ça, quel intérêt ?", déplore-t-elle.
Qu’est-ce que ça va donner pour les vols directs en provenance de Métropole ?
Si l’archipel venait à intégrer la bulle Atlantique, il s’agirait d’imposer des restrictions sanitaires plus importantes pour les autres liaisons, notamment par rapport aux vols directs entre l’Hexagone et Saint-Pierre qui doivent démarrer en juin, mais aussi pour le retour des étudiants.
"Si on n’essaye pas, il n’y a rien qui va se passer"
De son côté, le sénateur de Saint-Pierre et Miquelon estime que cette ouverture vers les provinces Atlantiques peut être positive pour l’archipel, mais aussi que c’est le bon moment pour se lancer dans ces démarches.
Aujourd’hui le contexte permet vraisemblablement d’engager des discussions avec les autorités canadiennes.
Il considère cependant qu’il faut que les élus de l’archipel présentent une volonté cohérente aux autorités canadiennes. "Il faut éviter la dispersion des initiatives isolées, explique-t-il. Je crois qu’au contraire, ça ne fonctionnera que si nous avons un front uni de l’ensemble des élus."
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Par ailleurs, un collectif pour la bulle Atlantique s’est formé localement. "Je pense que le collectif qui s’est monté va venir conforter peut-être la démarche des élus", conclut le sénateur.