Dernière ligne droite pour cinq jeunes résidents de l'archipel, âgés de 17 à 19 ans. Ils se sont envolés ce samedi 4 janvier pour la France métropolitaine.
Inscrits au Centre de formation des apprentis (CFA) de la chambre d'Agriculture, de Commerce, d'Industrie, de Métiers et de l'Artisanat (CACIMA) de Saint-Pierre et Miquelon depuis un an et demi, les candidats au CAP vont donc poursuivre leur apprentissage dans leur centre et dans leur entreprise respective et ce durant les six prochains mois.
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Depuis sa création en 2021, le Centre de formation des apprentis de la Cacima de Saint-Pierre et Miquelon a déjà permis à cinq jeunes de l'archipel d'obtenir leur diplôme grâce à ce choix de formation en alternance.
Fin juin début juillet 2025, l'archipel devrait compter cinq nouveaux diplômés issus du CFA.
"Je stresse un petit peu car c'est ma première fois dans l'Hexagone, mais ça va ".
Pour Émilie Drake, ce déplacement de l'autre côté de l'Atlantique est tout nouveau. Âgée de 17 ans, la Saint-Pierraise espère obtenir son CAP Accompagnant éducatif, petite enfance. Et c'est à Angers dans le département du Maine-et-Loire que la jeune fille doit finaliser son Certificat d'aptitude professionnelle.
Après des études en Bac professionnel ASSP plus dirigé vers les personnes âgées et après avoir poussé les portes de la Cacima elle s'est intéressée à un autre public, les enfants.
J'adore m'occuper des enfants, être à leur disposition et les enfants je trouve cela trop mignon.
Émilie Drake, apprentie au CFA
Une formation en deux ans et en alternance qui lui convient et notamment "au niveau de la prise en charge car les responsables du CFA et de la Cacima ont été très présents et m'ont aidé à trouver à Angers un centre de formation, un hébergement et une école maternelle".
"Je pense que cette formation sous contrat d'apprentissage permet d'être embauché plus facilement par la suite".
Kelig Lafourcade,19 ans, fait lui aussi partie du voyage. Durant ces six prochains mois, il va poursuivre son CAP boulanger à La Roche-sur-Yon. Un métier qu'il a découvert suite à un entretien à France travail qui lui avait proposé un stage en boulangerie.
Il raconte qu'il s'est "ensuite rapproché de la Cacima pour suivre une formation en apprentissage qui a lieu ici à Saint-pierre et Miquelon et en France métropolitaine les six derniers mois". S'il avait déjà quitté l'archipel pour des études, cette formation diplômante lui convient également.
Ce qui est bien, c'est que l'on peut rester ici la majorité du temps pour les cours et pour travailler en entreprise. On garde ses habitudes. Se déplacer juste six mois pour voir ce que l'on a pas pu apprendre ici et passer le diplôme là-bas, je trouve que c'est une bonne formule.
Kelig Lafourcade, apprenti au CFA
Comme le souligne Kelig, cela "permet d'avoir plus de facilités pour trouver un travail car si l'entreprise qui nous encadre durant le contrat d'apprentissage est satisfaite et a besoin d'embaucher, elle peut nous employer car elle nous connaît".
"Nous sommes accompagnés de A à Z"
Syril Armirail, 18 ans, a aussi quitté Saint-Pierre pour se rendre à Laval. Il va terminer sa formation au CFA de ce chef-lieu du département de la Mayenne et en entreprise. Ces six prochains mois, il les consacrera à l'obtention de son CAP Maintenance installations sanitaires.
Quant au choix de son futur métier, il n'est pas dû au hasard car comme le précise le jeune homme originaire de Guyane : "j'ai toujours aimé la plomberie depuis que je suis tout petit. Mon frère fait partie des Compagnons du Devoir. Je me suis dit pourquoi pas apprendre les rudiments du métier et faire une formation par le biais de l'apprentissage avec le CFA".
C'est bien car on est accompagné de A à Z par deux personnes de l'équipe pédagogique qui vont nous suivre jusqu'à notre logement, nous aider à prendre les cartes de bus par exemple.
Syril Armirail, apprenti au CFA
Deux autres jeunes ont choisi deux secteurs différents de leur camarade à savoir la coiffure et la pâtisserie. Ces candidats au CAP sont donc en contrat d'apprentissage sur deux années avec pour but de consolider les compétences demandées au référentiel du diplôme afin de passer les examens dans de bonnes conditions.
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Quel que soit le CAP choisi, les jeunes sont donc accompagnés par le Centre de formation d'apprentissage de la Cacima de l'archipel et par les entreprises partenaires, qu’elles soient basées ici ou dans l'Hexagone.
Les jeunes sont vite intégrés dans leur nouveau centre de formation car durant leur apprentissage à Saint-Pierre et Miquelon, ils ont des échanges avec leur formateur de France métropolitaine et ils connaissent aussi les autres apprentis qui suivent la même formation.
Janick Cormier, directrice de la Cacima
Les candidats aux CAP coiffure, pâtisserie, boulangerie, maintenance installations sanitaires et petite enfance ont donc le statut de salarié d'entreprise.
Comme le précise la directrice de la Cacima "ils sont rémunérés par l'entreprise locale durant leur mobilité de six mois dans l'Hexagone. Un accord rendu possible suite au soutien de la Collectivité territoriale qui compense les salaires versés par ces entreprises". Une mobilité qui est un passage obligé dans le parcours de formation.
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Autre partenaire, Akto. Un opérateur de compétence dont le but est, entre autres, d'informer ou encore d'accompagner les entreprises, les salariés dans leurs projets de formation et d'apprentissage.
Comme le précise Janick Cormier : "Akto donne une aide à la mobilité pour le transport et pour les frais d'installation des apprentis".
Des jeunes également accompagnés au début de leur séjour par deux personnes du CFA de la Cacima de Saint-Pierre et Miquelon à savoir Karine Michel coordinatrice pédagogique et Astrid Lucas assistante pédagogique. L'objectif étant ici de leur permettre de prendre leur marque plus vite.
J'accompagne les jeunes pour m'assurer qu'ils soient bien installés. Avec ma collègue, on les amène dans leur centre de formation d'apprentis. On leur présente leur référent, leurs enseignants. On les installe dans leur logement, les aide à faire leur première épicerie.
Karine Michel, coordinatrice pédagogique au CFA
Comme le souligne Karine Michel : "tout se passe bien même s''il y a toujours un petit coup de blues au début. Nous les sensibilisons à tout cela. Nous leur disons de tenir bon et après, en règle générale, ils apprécient beaucoup leur formation, leur lieu de travail puis ils reviennent avec leur diplôme. C'est d'ailleurs, ce que l'on souhaite à ces cinq jeunes".