Pêche fructueuse, difficultés de recrutement et relance de l'usine : l'armement A Mare Labor dresse le bilan d'un an et demi d'activité

Le navire Cap Marie au quai de Miquelon.
Repreneur des activités de l'armement Pêcheurs du Nord mi-2023 à Saint-Pierre et Miquelon, A Mare Labor a réussi sa première saison de pêche au concombre de mer. Mais l'armement est confronté à de grosses difficultés de recrutement.

Le Cap Marie a repris la mer cet été 2024 et la saison a été bonne : le bateau de l'armement A Mare Labor a pêché 750 tonnes de concombre de mer, soit l'intégralité du quota alloué par les autorités, ainsi qu'un supplément accordé par l'État. De ce côté-là, les feux sont donc au vert à l'issue de cette première année et demie d'activité de la société de pêche.

Au mois de juillet 2023, l'armement détenu en majorité par la municipalité de Miquelon-Langlade et l'homme d'affaires Max Girardin a repris une partie des activités de l'entreprise Pêcheurs du Nord, après son placement en redressement judiciaire. 

Relance de l'usine en 2025

A Mare Labor souhaitait alors assurer une activité à l'usine de transformation de produits de la mer de Miquelon toute l'année. "L'objectif est de démarrer l'éviscération et la surgélation du concombre de mer en 2025", annonce le maire de Miquelon-Langlade Franck Detcheverry mardi 17 décembre 2024.

"L'idée est de poursuivre dans la foulée avec l'installation de matériel permettant la cuisson et le séchage du concombre de mer pour le traiter au fil des mois et des marchés." Le produit final est destiné au marché asiatique. 

Le recrutement difficile

Ce développement nécessite d'importants investissements, et surtout de la main-d’œuvre. La principale difficulté est là, reconnaît Franck Detcheverry. "On aurait souhaité pêcher la coquille après le concombre, mais l'équipage a souhaité rentrer à la maison. On a une difficulté de recrutement localement."

La problématique se pose aussi à terre. "On sait déjà qu'on n'aura pas assez de monde pour 2025. On a encore six personnels permanents sur Miquelon, il nous en manquera c'est certain." A Mare Labor cherche à recruter des ouvriers pour l'usine de Miquelon ainsi qu'un technicien responsable du site. 

De nouvelles espèces pêchées à l'avenir ? 

Une fois les équipes embauchées, il faudra également assurer la pérennité économique du site. "Pour tenir une usine de pêche, il faut des apports assez conséquents en matière première, car la main-d’œuvre coûte cher ", rappelle Franck Detcheverry. A Mare Labor souhaite donc diversifier les espèces pêchées à l'avenir.

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"La priorité pour le moment c'est le concombre, mais bien évidemment on regarde aussi les autres produits de la pêche comme le flétan blanc. Pour l'instant, nous n'avons pas de quotas mais il n'est pas exclu qu'à l'avenir nous en demandions. Tout sera bon à prendre à l'avenir, si on peut obtenir des quotas supplémentaires bien évidemment qu'on ira les pêcher si notre bateau le permet", conclut le maire de Miquelon-Langlade. 

Retrouvez ces informations dans ce reportage de Ninnog Louis et Élise Marné : 

©saintpierreetmiquelon