Depuis le début de la pandémie de Covid-19, en mars dernier, une grande partie des habitants de Saint-Pierre et Miquelon n'est plus autorisée à se rendre au Canada. Une fermeture de frontières pesante pour les Saint-Pierrais et Miquelonnais habitués à se rendre fréquemment à Terre-Neuve.
"On voit les feux des voitures qui circulent [à Terre-Neuve et Labrador]", soupire Jean-Christophe Lebon. "Mais on ne peut pas y aller." Cet habitant de Saint-Pierre possède une maison dans la province canadienne depuis cinq ans. Depuis mars dernier, il n'a cependant pas le droit de se rendre dans sa résidence secondaire, en raison de l'épidémie de Covid-19.
Saint-Pierre et Miquelon ne fait en effet pas partie de la bulle Atlantique, une zone de libre circulation créée en juillet 2020 pour les résidents de l'Île du Prince Édouard, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve et Labrador. Le territoire reste ainsi soumis aux mêmes règles que le reste de la France, avec des exceptions pour les évacuations sanitaires vers Saint-Jean.
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Dans les faits, cela signifie que les Saint-Pierrais et les Miquelonnais avec des résidences secondaires à Terre-Neuve et Labrador doivent s'organiser pour gérer leur propriété à distance. Ceux qui ont des proches dans la province ne peuvent pas non plus retrouver leur famille et amis, à moins d'avoir un motif de visite "impérieux" ou la nationalité canadienne.
Mais même pour ces derniers, voyager peut être compliqué, selon Kelly Hutton, originaire de Terre-Neuve. La jeune femme n'a pas vu ses parents, installés à Saint-Jean, depuis février dernier. "Le trajet n'est plus direct comme avant. Il faut faire Saint-Pierre-Montréal, puis Montréal-Saint-Jean", se lamente la citoyenne canadienne. "Avant de partir, il faut un test PCR, qui n'est pas gratuit, qui coûte assez cher, et à l'arrivée, il faut faire une quatorzaine stricte. Et en revenant ici, il y a une septaine à faire aussi."
D'autres s'inquiètent pour leurs proches, comme Wendy Cambray, elle aussi citoyenne du Canada. Sa mère de 82 ans vit seule à Terre-Neuve. "Elle n'a aucune famille sur place. Et c'est sûr que ce n'est pas demain que l'on va pouvoir bouger [...] C'est dur quand on a l'habitude de se voir, de passer beaucoup de temps ensemble." Pour le moment, la situation reste gérable, mais elle redoute de devoir se rendre en urgence auprès de l'octogénaire. "Est-ce que vraiment je pourrai m'arranger pour aller la voir sans toutes ces contraintes ? Parce que c'est sûr que s'il faut passer par Montréal, faire une quatorzaine en arrivant à Terre-Neuve, ça ne sert pas à grand-chose que j'y aille. Je ne pourrai rien faire pour elle."
Reportage de Claudio Arthur et Jérôme Anger.
Saint-Pierre et Miquelon ne fait en effet pas partie de la bulle Atlantique, une zone de libre circulation créée en juillet 2020 pour les résidents de l'Île du Prince Édouard, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve et Labrador. Le territoire reste ainsi soumis aux mêmes règles que le reste de la France, avec des exceptions pour les évacuations sanitaires vers Saint-Jean.
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Dans les faits, cela signifie que les Saint-Pierrais et les Miquelonnais avec des résidences secondaires à Terre-Neuve et Labrador doivent s'organiser pour gérer leur propriété à distance. Ceux qui ont des proches dans la province ne peuvent pas non plus retrouver leur famille et amis, à moins d'avoir un motif de visite "impérieux" ou la nationalité canadienne.
Des difficultés même pour les Canadiens
Mais même pour ces derniers, voyager peut être compliqué, selon Kelly Hutton, originaire de Terre-Neuve. La jeune femme n'a pas vu ses parents, installés à Saint-Jean, depuis février dernier. "Le trajet n'est plus direct comme avant. Il faut faire Saint-Pierre-Montréal, puis Montréal-Saint-Jean", se lamente la citoyenne canadienne. "Avant de partir, il faut un test PCR, qui n'est pas gratuit, qui coûte assez cher, et à l'arrivée, il faut faire une quatorzaine stricte. Et en revenant ici, il y a une septaine à faire aussi."
"Avec les fêtes de fin d'année qui arrive, j'ai le coeur bien lourd de savoir que je n'aurai pas mes parents à mes côtés"
D'autres s'inquiètent pour leurs proches, comme Wendy Cambray, elle aussi citoyenne du Canada. Sa mère de 82 ans vit seule à Terre-Neuve. "Elle n'a aucune famille sur place. Et c'est sûr que ce n'est pas demain que l'on va pouvoir bouger [...] C'est dur quand on a l'habitude de se voir, de passer beaucoup de temps ensemble." Pour le moment, la situation reste gérable, mais elle redoute de devoir se rendre en urgence auprès de l'octogénaire. "Est-ce que vraiment je pourrai m'arranger pour aller la voir sans toutes ces contraintes ? Parce que c'est sûr que s'il faut passer par Montréal, faire une quatorzaine en arrivant à Terre-Neuve, ça ne sert pas à grand-chose que j'y aille. Je ne pourrai rien faire pour elle."
Reportage de Claudio Arthur et Jérôme Anger.