Sophie De Arburn a quitté son emploi à l'hôpital de Saint-Pierre et Miquelon pour ouvrir son propre commerce, en décembre 2020. Une reconversion professionnelle inspirée par des envies de décroissance et de retour aux sources.
Des vêtements, de la vaisselle, des livres et des décorations... À "la maison de Sophie", des articles en tous genres ornent les présentoirs. Beaucoup ont l'air neufs. Ils sont pourtant tous de seconde main.
L'idée est venue à Sophie De Arburn pendant le confinement d'avril 2020 : créer un dépôt-vente à Saint-Pierre et Miquelon, pour valoriser les objets d'occasion et agir en faveur du réemploi.
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"Avec la Covid-19, il y a eu beaucoup de réflexions et une envie de retour aux sources", explique la Saint-Pierraise. "On a ressorti les vieux jeux, on a fait du ménage, on s'est rendu compte qu'on consommait énormément de choses - pas forcément très utiles."
Dès qu'elle est à nouveau libre de sortir et travailler, elle se met à l'ouvrage. Elle envoie des demandes de subvention, part à la recherche d'un local. Sa boutique sera financée par des fonds privés et par une aide de la Cacima.
Un rêve d'enfant
La Saint-Pierraise travaille alors dans l'administration hospitalière, mais elle rêve depuis des années d'ouvrir son propre commerce. "La quarantaine arrive et j'avais envie de changer, de voir quelque chose de nouveau et d'agir pour notre petite île."
"Depuis très longtemps, je rêvais d'avoir une petite boutique. Toute petite déjà, je jouais à la commerçante"
Selon Sophie, il y a une vraie demande pour ce type de magasin dans l'archipel. "J'ai eu beaucoup de retours de gens qui attendaient ça localement", glisse la jeune femme. "Je sais qu'il y a déjà une friperie, mais ce n'est pas du tout le même système. Ici on a beaucoup d'articles neufs, que les gens gardaient dans leur placard. L'idée, c'est de faire des heureux avec ce que les autres n'utilisent pas."
La mode des fripes et des objets de seconde main
Dans l'Hexagone, les dépôts-ventes sont répandus. Ce n'est pas encore le cas à Saint-Pierre et Miquelon. "C'est vrai qu'en France, j'allais beaucoup donner et acheter des vêtements", raconte Léa, une cliente du magasin de Sophie De Arburn. "Je trouve que c'est une très bonne idée d'avoir le même genre de choses dans l'archipel."
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La jeune femme admet qu'il existe déjà des groupes sur les réseaux sociaux, où l'on peut vendre et échanger des objets d'occasion. "Mais on ne peut pas toucher les produits. Et une fois que l'on a réservé quelque chose, on est obligé de l'acheter. Alors que dans un dépôt-vente, on vient, c'est comme un magasin basique où l'on peut vraiment choisir." Le tout, en réduisant les déchets de l'archipel.
Reportage de Raphaëlle Chabran et Aldric Lahiton :