L'auteur, acteur et metteur en scène Frédéric Ferrer est en tournée dans toute la France. Parmi les spectacles qu'il joue le plus, sa cartographie "De la morue", une représentation qu'il a imaginée lors d'un séjour à Saint-Pierre et Miquelon.
La morue reviendra-t-elle un jour à Saint-Pierre et Miquelon ? Et si oui, à quelle échéance ? Ces questions, le metteur en scène et comédien Frédéric Ferrer se les pose régulièrement sur scène. Dans son spectacle-conférence "De la morue", il reprend l'histoire de ce poisson, prolifique pendant des siècles, et dont le stock a depuis diminué drastiquement à cause de la surpêche. "Ce qui s'est passé avec le cabillaud, ça permet de s'interroger sur la pérennité de notre système de développement", explique-t-il. "Cela nous pousse à réfléchir à l'extinction des espèces, et à nous demander si nous sommes capables de réparer nos erreurs."
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L'artiste a eu l'idée de ce spectacle en 2014, sur un bateau reliant Langlade à Saint-Pierre. "À l'époque, je m'intéressais aux frontières maritimes entre la France et le Canada. Je les trouvais tellement absurdes, avec leur forme de poêle à frire." Il profite alors d'un séjour professionnel à Montréal pour se rendre à Saint-Pierre et Miquelon et se documenter. "J'avais déjà traversé l'Atlantique, donc autant en profiter", sourit l'homme de théâtre. Arrivé dans l'archipel, il discute avec des locaux et se renseigne sur son sujet. "Quand je parlais des frontières maritimes, tout le monde me disait 'c'est intéressant, mais ce qui est vraiment passionnant ici, c'est l'histoire de la morue'." Le marin qui le ramène de Langlade, entre autres, lui raconte la Grande Pêche et les années fastes des pêcheurs de cette époque.
Frédéric Ferrer est alors convaincu par son guide. Il se lance dans une grande enquête sur la morue. "J'ai interrogé des scientifiques, français et canadiens. J'ai aussi parlé à des marins et des pêcheurs, qui n'avaient pas les même arguments. Ils blâmaient surtout les phoques, pour le nombre encore réduit de cabillauds." Le résultat apparaît dans son spectacle sous la forme d'une conférence, avec un diaporama où "tous les faits sont vrais, même s'il y a un regard décalé, absurde et onirique, en lien avec l'anthropocène".
L'anthropocène - cette période caractérisée par l'empreinte irréversible des activités humaines sur la Terre - est au cœur de la démarche du comédien.
Sa représentation sur la morue, qu'il nomme "cartographie", fait ainsi partie d'un cycle artistique plus large intitulé "Atlas de l'anthropocène". Chaque mise en scène se penche sur un sujet différent, comme les exoplanètes, une expérience de la NASA ou le Groenland. Mais la réflexion est la même : l'Homme a un impact important sur l'environnement et les conséquences ne sont pas toujours connues.
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"J'ai une formation de géographe et d'homme de théâtre", précise Frédéric Ferrer. "Alors, forcément, cela influence mon travail." Il a d'ailleurs créé d'autres cycles artistiques - "Les chroniques du réchauffement", "Borderlines investigation" - en lien avec le réchauffement de la planète et les dégâts causés par l'Homme.
Malgré tout, la cartographie "De la morue" reste le spectacle qu'il joue le plus souvent. "C'est celui qui rencontre le plus de succès, parce que les gens s'attachent à ce poisson qu'ils ne regardaient pas trop. Ils le voyaient plutôt comme un aliment, pas comme une espèce vivante à part entière. L'enquête entre dans la complexité de ce qu'est le cabillaud, dans l'histoire de la Grande Pêche à la morue qui a inondé l'Occident pendant cinq siècles... et dans sa disparition." Cette disparition, Frédéric Ferrer adorerait la commenter sur scène, à Saint-Pierre et Miquelon. "J'espère en avoir un jour l'opportunité", conclut-il avec un sourire.
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L'artiste a eu l'idée de ce spectacle en 2014, sur un bateau reliant Langlade à Saint-Pierre. "À l'époque, je m'intéressais aux frontières maritimes entre la France et le Canada. Je les trouvais tellement absurdes, avec leur forme de poêle à frire." Il profite alors d'un séjour professionnel à Montréal pour se rendre à Saint-Pierre et Miquelon et se documenter. "J'avais déjà traversé l'Atlantique, donc autant en profiter", sourit l'homme de théâtre. Arrivé dans l'archipel, il discute avec des locaux et se renseigne sur son sujet. "Quand je parlais des frontières maritimes, tout le monde me disait 'c'est intéressant, mais ce qui est vraiment passionnant ici, c'est l'histoire de la morue'." Le marin qui le ramène de Langlade, entre autres, lui raconte la Grande Pêche et les années fastes des pêcheurs de cette époque.
" L'histoire de la morue est tellement liée à celle des hommes, qu'elle en est magnifique. "
Frédéric Ferrer est alors convaincu par son guide. Il se lance dans une grande enquête sur la morue. "J'ai interrogé des scientifiques, français et canadiens. J'ai aussi parlé à des marins et des pêcheurs, qui n'avaient pas les même arguments. Ils blâmaient surtout les phoques, pour le nombre encore réduit de cabillauds." Le résultat apparaît dans son spectacle sous la forme d'une conférence, avec un diaporama où "tous les faits sont vrais, même s'il y a un regard décalé, absurde et onirique, en lien avec l'anthropocène".
Une réflexion sur l'anthropocène
L'anthropocène - cette période caractérisée par l'empreinte irréversible des activités humaines sur la Terre - est au cœur de la démarche du comédien.
Sa représentation sur la morue, qu'il nomme "cartographie", fait ainsi partie d'un cycle artistique plus large intitulé "Atlas de l'anthropocène". Chaque mise en scène se penche sur un sujet différent, comme les exoplanètes, une expérience de la NASA ou le Groenland. Mais la réflexion est la même : l'Homme a un impact important sur l'environnement et les conséquences ne sont pas toujours connues.
À lire aussi > Rencontre avec les naturalistes amateurs de Saint-Pierre et Miquelon
"J'ai une formation de géographe et d'homme de théâtre", précise Frédéric Ferrer. "Alors, forcément, cela influence mon travail." Il a d'ailleurs créé d'autres cycles artistiques - "Les chroniques du réchauffement", "Borderlines investigation" - en lien avec le réchauffement de la planète et les dégâts causés par l'Homme.
" Le changement climatique et l'anthropocène posent toujours de nouvelles questions. Ce sont des mines d'interrogations, de questionnements du monde. C'est merveilleux pour inventer des récits, pour raconter des histoires, pour faire des spectacles. "
Malgré tout, la cartographie "De la morue" reste le spectacle qu'il joue le plus souvent. "C'est celui qui rencontre le plus de succès, parce que les gens s'attachent à ce poisson qu'ils ne regardaient pas trop. Ils le voyaient plutôt comme un aliment, pas comme une espèce vivante à part entière. L'enquête entre dans la complexité de ce qu'est le cabillaud, dans l'histoire de la Grande Pêche à la morue qui a inondé l'Occident pendant cinq siècles... et dans sa disparition." Cette disparition, Frédéric Ferrer adorerait la commenter sur scène, à Saint-Pierre et Miquelon. "J'espère en avoir un jour l'opportunité", conclut-il avec un sourire.