La situation économique et l'avenir de l'archipel analysés par le président délégué du MEDEF national

Patrick Martin était en visite dans l'archipel pour mieux se rendre compte de la réalité locale.
Patrick Martin était en visite à Saint-Pierre et Miquelon. Le patron du MEDEF a profité de son séjour pour rencontrer les entrepreneurs et les responsables politiques de l'archipel. Il a ainsi pu identifier les freins au développement du territoire.

Le président délégué du MEDEF national aura effectué une visite éclair dans l'archipel, tout juste le temps de se rendre compte de la situation économique de Saint-Pierre et Miquelon.

Présent du 13 au 16 juillet, Patrick Martin a donc rencontré les entrepreneurs, le préfet de l'archipel et les responsables politiques locaux.

Démographie, pouvoir d'achat, logement, manque de main d'œuvre, les enjeux pour demain sont importants.

À lire aussi :  Une année 2020 difficile pour le secteur du bâtiment et des travaux publics à Saint-Pierre et Miquelon

Lors de son séjour, Patrick Martin a identifié plusieurs freins au développement du territoire. Une situation économique qui a beaucoup d'atouts et de qualités mais aussi des faiblesses. Il en dénombre trois.

  • L'accès aux compétences, aux salariés 

Pour le président délégué du MEDEF national, "il y a une concurrence, qui n'existe pas dans d'autres territoires, y compris ultras-marins, c'est-à-dire qu'il y a a une prééminence de l'emploi public qui siphonne, si je peux me permettre l'expression, les ressources au détriment de l'emploi".

  • Le logement

Selon Patrick Martin, "il y a d'évidence une pénurie de logements sociaux donc ça rend d'autant plus difficile le recrutement des salariés".

  • Les infrastructures de manière générale et numériques

Sur ce point le grand patron du MEDEF évoque que "si économiquement ça se justifiait, un vol quotidien en tout cas plus de vols vers la Métropole seraient de nature à développer le territoire notamment autour de l'éco-tourisme de qualité mais pas que, et puis un sujet évident d'infrastructure numérique".

À lire aussi : 34,6 millions d’euros de commande publique prévue en 2022 à Saint-Pierre et Miquelon

Des sujets sur lequel le président du Médef local, Roger Hélène tire la sonnette d'alarme depuis plusieurs années.

Comme le confirme Patrick Martin, "les entreprises ne sont jamais assez entendues".

Au MEDEF, on est très demandeurs d'avoir un vrai partenariat avec toutes les collectivités publiques [...] Malgré tout le talent, malgré toute l'énergie de Roger Hélène, il n'y a pas suffisamment de prise en compte des attentes des entreprises .

Patrick Martin, président délégué du MEDEF national

Pour Patrick Martin : "la construction, le logement, les capacités techniques existent, le savoir-faire existe. Ce sont les décisions publiques qui manquent et puis quelques financements"

Sur la formation, les compétences, l'emploi, les entreprises sont prêtes à former des apprentis. Elles sont très demandeuses pour recruter. Peut-être faudra-t'il faire venir des salariés et des candidats extérieurs au territoire de Saint-Pierre et Miquelon, plus que ce n'est le cas aujourd'hui.

Patrick Martin, président délégué du MEDEF national

Pour aider les entreprises qui ferment, qui peinent à recruter ou qui ont du mal à trouver un repreneur, Patrick Martin avance quelques idées.

Il faut déjà que sur le plan de l'emploi peut-être réadapter l'appareil de formation [...] Il faut que les collectivités publiques embauchent peut-être moins [...] Que ça libère des ressources pour le secteur privé qui en a grand besoin .

Patrick Martin, président délégué du MEDEF national

En ce qui concerne le logement social, le président délégué du MEDEF, précise qu'il allait "dès son retour sur la Métropole, discuter avec le président d'action logement pour voir si des initiatives ne pourraient pas être prises à Saint-Pierre et Miquelon ou avec la caisse des dépôts". 

À lire aussi : La commande publique à Saint-Pierre et Miquelon revue à la baisse pour 2021

Retrouvez l'entretien complet avec Claire Arrossaména, Jérôme Anger et Andréa Goris.

©saintpierreetmiquelon