Samedi 26 août, une nouvelle saison de chasse s’ouvre dans l’archipel avec la chasse aux migrateurs de terre. Au fil des années, "les chasseurs la boudent un peu plus à cause de la pollution et de la qualité du plan d’eau" souligne Daniel Koelsh, président de la fédération des chasseurs de Saint-Pierre-et-Miquelon. "Ils attendent surtout la chasse aux chevreuils" ajoute-t-il.
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Entre 800 et 3 000 euros pour une arme dans l’archipel
Chez les armuriers, "cette période est celle où nous avons le plus de monde qui vient s’équiper et acheter des armes. (…) Pour nous, c’est là que ça marche le mieux" confie Frédérick Pannier, armurier depuis huit ans.
Il faut compter entre 800 et 3 000 euros pour une arme. "Ça peut être plus cher avec les finitions" détaille le professionnel. "Cette tranche ne prend pas en compte les munitions. À titre d’exemple, une boîte contenant 25 cartouches avoisine une trentaine d’euros". Le chasseur doit ensuite s’équiper en fonction de ce qu’il souhaite chasser. "Une tenue de camouflage pour les canards et au contraire, une tenue voyante pour les chevreuils" commente Gladys, armurière depuis 32 ans.
À la chasse, la carabine est interdite. On est obligé de prendre une arme polyvalente comme un fusil de calibres 12 ou 20 car ce sont des calibres passe-partout. On va prendre ça pour les canards, gibiers d’eau et chevreuils. (…) En revanche, si on veut chasser le lapin par exemple, il faudra prendre de plus petits calibres comme le 410.
Frédérick Pannier, armurier depuis huit ans
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Les conditions de vente d’armes
L’année dernière, l’archipel comptait 520 chasseurs. Un nombre qui n’arrête pas d’augmenter selon le président de la fédération des chasseurs locale. Pour acheter une arme, ces chasseurs doivent présenter leur permis de chasser, leur pièce d’identité et la validation de leur permis de chasser. "On prend celle de l’année en cours mais on tolère celle de l’année d’avant" relate Gladys, armurière depuis 1991. "Pour les munitions, seuls le permis de chasser et la validation suffisent". La présentation de ces documents "est obligatoire".
Notez que depuis le 16 août à Saint-Pierre, les passionnés de la discipline peuvent retirer leur validation du permis de chasser pour la saison 2023-2024. À Miquelon, ils peuvent le faire dès ce mercredi 23 août.
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Pour pouvoir proposer à la vente ces armes, les professionnels doivent eux aussi respecter certaines règles. Des normes existent dans l’archipel. Pour les munitions, les armuriers doivent respecter la norme CIP (Commission Internationale Permanente) pour pouvoir les vendre à la population. Des munitions qui viennent de l’Hexagone puisque les cartouches canadiennes ne disposent pas de cette norme.
Les armes vendues viennent quant à elles essentiellement d’Europe. Frédérick Pannier rappelle que seuls les armuriers peuvent vendre des armes.
Les armes doivent avoir trois coups. Au Canada, les armes ont cinq coups donc on ne peut pas les faire venir de là-bas. Les armes doivent d’ailleurs arriver par bateau. Les munitions peuvent arriver uniquement par avion.
Frédérick Pannier, armurier depuis huit ans
Déclarer ses armes en ligne
Et à quelques jours de cette nouvelle saison, les détenteurs d’armes titulaires d’un permis de chasser doivent impérativement créer un compte SIA (Système d’information sur les armes) avant le 31 décembre 2023 afin d’enregistrer leurs armes.
Cette déclaration se fait automatiquement lors de l’achat d’une arme en armurerie. "Le chasseur va devoir créer son compte. Ensuite, on va rechercher celui-ci avec ses coordonnées afin de vérifier qu’il est bien inscrit. On va sélectionner l’arme d’achat et on va l’enregistrer" déclare Gladys, armurière.
Une fois cette déclaration faite, les chasseurs peuvent utiliser leurs armes et s’adonner à leur passion, tout en respectant les quotas et les zones délimitées dans l’archipel, comme expliqué dans le reportage de Karim Baïla :