Le 27 décembre dernier, le site de la CBC publiait un article signé de la journaliste Sarah Antle sur la prévalence du cancer colorectal à Terre-Neuve et Labrador. La province canadienne serait le territoire le plus exposé à cette maladie dans le monde. C’est en tout ce cas ce qu’avance Touati Benoukraf, professeur de génomique et bio-informatique à l’université Memorial de Saint-John’s : "Malheureusement, à Terre-Neuve, nous avons le plus fort taux, non seulement au Canada, mais dans le monde."
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En effet, son équipe et lui soupçonnent des prédispositions qui touchent généralement les populations de "faible densité génétique". En d’autres termes, les personnes vivant sur une île pourraient être plus exposées à ce genre de maladie que les autres."C'est une des raisons pour lesquelles je me suis penché sur cette maladie ici. C'est important pour moi de travailler sur ce fléau local." L’article rapporte que selon la Société canadienne du cancer, environ 25 000 cas ont été déclarés dans le pays cette année. À Terre-neuve et Labrador, 640 personnes ont reçu un diagnostic de cancer colorectal en 2024.
10 % des cas de cancer dans le monde
Troisième type de cancers le plus répandu, le cancer colorectal représente 10 % des cancers dans le monde selon l’Organisation Mondial de santé. Selon les facteurs de risque, l’âge, le mode de vie, les antécédents familiaux et personnels peuvent être des facteurs de risques. La Haute autorité de santé précise aussi d’ailleurs de son côté que "les cancers colorectaux sont sporadiques dans 80 % des cas, surviennent dans un contexte familial dans 15% des cas et sont liés à une prédisposition génétique dans 5% des cas."
Toujours selon la CBC, même s’il n’existe pas de réelles preuves, le professeur Benoukraf, suggère qu’en réalité il pourrait y avoir plus de cancers de ce type dus aux prédispositions génétiques qu’au mode de vie. Surtout lorsque le cancer est détecté assez jeune. Lui et son équipe ont donc pour objectif de prévenir cette maladie, et arriver à trouver de potentiels traitements.
L'importance du dépistage
En France, dès 50 ans, il est possible de prendre part au programme de dépistage organisé. Si du sang est retrouvé dans les selles, une coloscopie sera nécessaire. En cas d'antécédents familiaux ou personnels, il est important de se diriger vers un médecin qui orientera au mieux son patient en fonction de sa situation individuelle. À noter que s'il est détecté tôt, un cancer colorectal se guérit 9 fois sur 10.
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En octobre dernier, la Caisse de prévoyance sociale de Saint-Pierre et Miquelon relançait d'ailleurs une vaste opération de sensibilisation à travers des courriers envoyés aux personnes âgées entre 50 et 74 ans les invitant à se faire dépister.