Il est des noms incontournables en Nouvelle-Calédonie en matière de culture urbaine. En l'occurence ici "Résurrection". Au départ un regroupement d'ados danseurs de hip-hop du quartier de la Rivière-salée à Nouméa. Le kanéka et les autres sonorités traditionnelles, trop peu pour eux. Ils ne vibrent que pour cette rythmique particulière et ces strophes rebelles sorties des guettos des mégapoles américaines et arrivées à leurs oreilles parfois après un transit dans les rues sombres de Paris et ses grandes cousines Françaises. Le hip-hop est devenu le rap. Et parce qu'ils grandissent dedans à Nouméa, ils aiment, ils copient, ils prennent, ils remodèlent et deviennent un crew. Et c'est ainsi qu'ils se présentent en format "battle" sur le bitume des trottoirs de la cité ou sur damier à la place des Cocotiers, avec ou contre les autres, mais toujours avec cette touche particulière de rester loin de certains sentiers battus de la ville.
Bboy Lomes, un visage connu du crew au micro de Stéphanie Chenais :
Le virage
La structuration s'opère. Résurrection fait son apparition dans le quartier en 2002 et c'est parti ! Une à une, les pierres que pose le crew sur les scènes qui l'acceptent se transforment en véritable pavé. De ceux qui traversent les temps gardant en eux l'histoire de chaque étape de leur édification. Vingt ans après, contrairement à d'autres, il a survécu et est toujours dans la place. Celle de la culture urbaine. Et tout au long du chemin, de nombreux danseurs, des Bboys talentueux, son allées jusqu'à flirter avec la danse contemporaine, ou jusqu'en France, participer à des concours internationaux. Résurrection, c'est sûr, a grandement contribué a faire grandir le mouvement, donnant ses lettres de noblesse à cet art clairement sous-estimé à ses débuts. Il faut dire que le crew met un point d'honneur sur la relève. En témoigne le battle organisé ce samedi pour souffler ses vingt bougies.
Échos et ambiance saisis par Stéphanie Chenais :