Les négociations ont été sans concessions. Les planteurs insatisfaits de la convention ouverte signée le 1er avril dernier, voulaient avoir l'assurance qu'en cas de déblocage de l'usine, le cœur de leurs revendications ne soit pas noyées par la campagne.
Olivier Serva, désigné par l'ensemble des parlementaires pour être le médiateur de cette affaire, s'est voulu à la fois clair et rassurant. Si les demandes des planteurs sont fondées, on ne peut suspendre plus longtemps la récolte de la canne.
Il faut réévaluer la rémunération des planteurs, elle est trop faible. Il faut améliorer le rendement de la parcelle de canne pour qu'elle ait plus de revenu par hectare, il faut aussi réouvrir les discussions de la convention canne qui est un enjeu pour 5 ans. Le préfet et les autres signataires ont accepté de se réunir, dès vendredi, pour analyser les 20 points de revendication identifiés par le collectif.
Olivier Serva - député de la 1ère circonscription
L'autre incertitude du collectif et des jeunes agriculteurs concerne la rétroactivité des décisions actées par les négociations sur le prix de la tonne de canne. Ils voulaient avoir l'assurance de ne pas les voir repoussées à la campagne suivante. En clair, en cas de revalorisation à la hausse du revenu des planteurs pendant la récolte, il était impérieux qu'elle concerne la canne déjà coupée et traitée.
Choisir la confiance
En liaison avec le député Olivier Serva, la réponse du préfet ne s'est pas fait attendre. Par voie de communiqué, il a accédé à l'ensemble des demandes du collectif et des jeunes agriculteurs.
En clair, cela signifie qu'en cas d'accord sur les propositions, leur mise en œuvre, pour la part de l'État, sera rétroactive pour la campagne 2023. Les négociations commenceront dès ce vendredi 14 avril 2023 et seront menées non pas jusqu'à septembre (comme l'indiquait le 1er texte de la convention ouverte), mais jusqu'à juillet 2023. Enfin, la revalorisation du prix de la tonne de canne devient bel et bien le 20ème point de revendication du collectif et des JA.
Toutefois, malgré sa volonté de concorde, le préfet n'a pu s'engager que dans les limites de ses prérogatives. Or, ce n'est pas son implication que les planteurs mécontents remettent en cause, mais celle des industriels qui ne participent pas suffisamment, selon eux, à l'effort global. Sur ce point, rien de précis. Le communiqué dit simplement que concernant la rétroactivité des propositions propres aux autres signataires serait "recherchée dans la mesure du possible."
De fait, même si le ballet des camions reprend dès ce vendredi, le dossier de la revalorisation du prix de la tonne de canne est loin d'être refermé.