Les routes calédoniennes n'avaient pas été aussi meurtrières depuis huit ans. 2022 n'est pas encore terminée mais elle fait déjà partie des pires années en termes d'accidents. 67 personnes ont trouvé la mort depuis le 1er janvier. La Nouvelle-Calédonie demeure le territoire français le plus impacté par la mortalité routière. Le tableau dépeint par le Conseil calédonien de sécurité routière est pour le moins assez obscur.
En 2022, le nombre de morts sur la route est reparti à la hausse. Il s'agit de la septième année la plus meurtrière, à égalité avec 2014. Sur les 58 accidents mortels recensés depuis le début de l'année, plus de la moitié est survenue en province Sud. Par rapport au nombre d'habitants, le taux d'accident reste cependant trois fois et demi plus élevé en province Nord.
Des drames évitables pour la plupart, avec en toile de fond l'omniprésence de facteurs aggravants. L'alcool est ainsi impliqué dans 3/4 des accidents mortels. Le cannabis joue lui aussi un rôle dans 56% des sinistres. Quant aux excès de vitesse, ils sont observés dans 2/3 des accidents. Deux autres données statistiques complètent ce tableau peu reluisant : le défaut de permis de conduire, constaté dans deux accidents sur cinq. Et le non-port de la ceinture de sécurité, impliqué dans plus de la moitié de tous ces drames.
Mesures d'appoint
Le Conseil calédonien de sécurité routière a présenté ses conclusions après s’être réuni pour la deuxième fois jeudi 15 décembre. Et face à l’hécatombe constatée sur les routes calédoniennes, il a annoncé plusieurs mesures pour 2023 : éduquer à la sécurité routière, sensibiliser la population à l'aide de campagnes d'images chocs et s’inspirer de ce qui se fait ailleurs. Ainsi, des radars embarqués et fixes seront commandés dans les prochains mois. Et les contrôles des forces de l’ordre seront plus courts et plus nombreux.
Compte-rendu avec Brigitte Waap et Nicolas Fasquel :
En clair, les autorités jouent la carte de l'affichage et de la présence plus accrue de l'ordre public sur les routes calédoniennes. Car il faut, selon elles, parvenir à une évolution comportementale à l'intérieur de l'habitacle de sa voiture. Il s'agit aussi de minimiser un impact souvent passé sous silence, les accidentés indirects de la route, celles et ceux qui circulaient paisiblement quand l'accident est arrivé. 2023 se verra donc être une année de renforcement des mesures liées à la sécurité routière.
Écoutez Patrice Faure le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie au micro de Julie Straboni :