Surcoûts : les producteurs de fruits et légumes d’Outre-mer ont deux mois pour adresser leur demande d’aide exceptionnelle

Récolte de concombres sur une exploitation maraîchère, à Saint-François.
Les producteurs de fruits et légumes vont pouvoir percevoir une aide exceptionnelle, mise en œuvre par les services de l’Etat et destinée à compenser les fortes hausses des coûts de production subies, au titre de l’année 2023. Il s’agit en fait d’un deuxième volet du dispositif initié l’an dernier, mais avec un mode de calcul différent et simplifié, afin d’élargir le nombre d’agriculteurs bénéficiaires. L’indemnisation n’est plus basée sur les factures d’intrants, mais prend la forme d’une aide forfaitaire à l’hectare.

La guerre en Ukraine (conflit maintes fois évoqué pour expliquer les augmentations tarifaires dans de nombreux domaines), conjuguée à l’augmentation des coûts du fret, a provoqué, à partir de 2022, une hausse importante du prix des intrants agricoles : semences et plants, engrais et amendements, produits phytosanitaires et emballages. Ces surcoûts fragilisent fortement les exploitations des Outre-mer productrices de fruits et légumes, mettant ainsi à mal la souveraineté alimentaire de ces territoires.

Une enveloppe reconduite et augmentée

En septembre 2023, l’Etat avait mis en place une première aide exceptionnelle pour cette filière avec, pour la Guadeloupe, un montant annoncé de 2 millions d’euros. L’indemnisation était calculée sur la base des dépenses en intrants : les producteurs de fruits et légumes (hors banane dessert) devaient présenter les factures, d’engrais par exemple, achetés en 2022. Mais, finalement, seulement 72 dossiers ont été déposés, pour un montant total de 250.000 euros, très loin donc des besoins estimés. Le reliquat, sur l’enveloppe initialement prévue, va financer en partie l’aide 2024.
Au total, l’Etat a prévu, pour ce deuxième volet, un budget total de 3,8 millions d’euros pour les 5 départements d’Outre-mer et Saint-Martin, sans fixer un montant par territoire ; tout dépendra des demandes.

Une démarche simplifiée

Après échange avec les professionnels agricoles, l’administration propose un cadre simplifié et moins contraignant.
Les surcoûts ont été évalués de manière forfaitaire et l’aide sera attribuée en fonction des surfaces en production en 2023 et par type de culture. Le forfait à l’hectare est de 500 Euros pour l’arboriculture, 1000 euros pour le maraîchage, les racines et tubercules et, par ailleurs, 5000 euros pour les productions végétales hors sol.
Plus besoin donc de fournir des factures d’intrants. Les exploitants (adhérents ou non d’une organisation de producteurs) doivent simplement, en plus de leur déclaration de surfaces, justifier avoir produit et commercialisé des fruits et/ou légumes en 2023.
La DAAF espère toucher cette fois plusieurs centaines d’agriculteurs et leur permettre, via cette aide à la trésorerie, de relancer leur production.

Modalités de demande

Les exploitants concernés disposent de deux mois pour déposer leur dossier : la date limite est fixée au 16 septembre 2024 à midi. Le formulaire de demande d’aide est disponible sur le site de la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF).

Dans leur circulaire, les ministères de l’Agriculture et des Outre-mer demandent aux DAAF que l’instruction de la totalité des dossiers soit achevée au plus tard le 15 octobre 2024.

Bon à savoir : un dispositif similaire d’aide forfaitaire à l’hectare sera annoncé la semaine prochaine, exclusivement pour les producteurs de banane.