Ce samedi, c’était un peu la panique chez certains fleuristes du territoire. À quelques heures du 1er mai, les stocks de muguet n’avaient pas encore été livrés. En cause : des pucerons et des escargots, retrouvés dans la marchandise importée de Métropole du seul grossiste de fleurs du Caillou.
"Pour respecter la tradition"
Mais pas de panique, René Gervolino, importateur, a pu récupérer ses quelques 6500 brins en fin de matinée. "Du muguet, il y en aura. Il ne faut pas trop se précipiter mais il y aura aussi des personnes qui les vendront en bord de route, comme chaque année", lance le professionnel.
De quoi faire le bonheur de nombreux clients, qui se rendaient déjà hier dans une boutique spécialisée de Nouméa, pour être certains d’obtenir leur muguet. Comme Michel, qui ne rate jamais ce rendez-vous. "Pour respecter la tradition. Je le fais tous les ans, dans la mesure du possible, pour mon épouse".
Toujours pas de muguet local cette année
Mais sur les étals calédoniens, aucune chance cette année encore de retrouver des clochettes blanches cultivées localement, puisque le seul producteur en activité n’a pas pu planter de griffes. "Depuis la Covid, le fret était réservé au médical, donc on ne pouvait pas faire venir des griffes pour les cultiver. Ça fait 25 ans que mon époux faisait la culture du muguet et on avait un muguet frais le jour du premier mai. Alors que là, il faut l’importer, le faire venir coupé et il n’y a plus de pots en terre", explique Mireille Lévy, fleuriste à Nouméa et épouse du producteur de muguet local.
Pour la petite histoire, la tradition d’offrir du muguet à cette date remonterait à la Renaissance. C’est le roi de France, Charles 9, qui en aurait reçu un brin en cadeau le 1er mai 1560 et qui, séduit par la fleur, aurait décidé d’en offrir tous les ans à cette même date aux dames de la cour. Symbole du printemps sous les latitudes tempérées de l’hémisphère Nord, cette fleur originaire du Japon fait aujourd’hui encore office de porte-bonheur.
Muguet au 1er mai, le reportage de Titouan Moal