51 bateaux toujours en course, attendus à la marina de l'Étang Z'abricot à Fort-de-France.
La transat Cap Martinique, partie le 14 avril dans des conditions difficiles en raison de la disparition brutale d'un concurrent, est finalement en passe de bien se terminer.
Après l'émotion, la résilience et l'esprit sportif prennent le dessus.
Une arrivée très disputée
Le premier bateau se rapproche de la baie de Fort-de-France. Le vent diminue, et la nuit peut affecter l'allure des concurrents à l'approche de la ligne d'arrivée.
Dans la catégorie Duo, Amaury Dumortier et Geoffrey Thiriez sur le bateau Terre d’enfants sont toujours en tête. "Nous avons passé la première partie de la nuit à négocier un grand banc de sargasses aussi gros que la Martinique. Compte tenu du changement de direction du vent à ce moment-là, avec un alizé venant du 70, nous avons choisi de virer et de l'éviter tribord amure, au risque de perdre un peu d'avance sur Blue Sky."
Dans la catégorie Solo, Ludovic Gérard (Solenn pour Pur Océan) domine de peu Jean François Hamon sur le bateau Fête pour Aster. Ils se battent jusqu’à la dernière risée : "C’est presque une régate au coude à coude pour les quatre premiers solitaires. On est sous la barre des 600 milles, rien n’est encore fait, mais les choses se précisent tout de même ! Il ne faut rien lâcher, tant que la ligne d'arrivée n’est pas passée, rien n’est fait !"
Actuellement, plus de la moitié des bateaux se trouvent dans le même groupe. La compétition est intense et les conditions météorologiques instables, avec des bancs de sargasses, ajoutent de la difficulté à la navigation.
Selon le directeur de course, la régate se termine de justesse en raison de la proximité des bateaux. L'arrivée des premiers est prévue entre 1 h et 4 h du matin dans la nuit du 4 au 5 mai.
Il est important de noter que les premiers à franchir la ligne d'arrivée ne sont pas nécessairement les vainqueurs. Le classement se fait en temps compensé car les bateaux ne sont pas identiques. Certains sont plus rapides, d'autres moins. Le premier en temps réel n'est pas nécessairement le premier en temps compensé.
Dans ce contexte, le plus petit bateau pourrait bien être le vainqueur de la Transat Cap Martinique.
Des précisions sur le décès de Philippe Benoiton
Cette 2e édition de la Transat Marinique est marquée par la disparition de Philippe Benoiton, le skipper avait été repêché sans vie le 17 avril.
C'est un accident, Philippe a été tué net par la bôme de son bateau, lors d'une manœuvre de navigation...Cela nous rappelle que le risque zéro n'existe pas, ce qui fait aussi de cette traversée une épreuve sportive de haut niveau.
Thibaut Derville, co-organisateur de la Transat cap Martinique
Une vitrine touristique et une fête populaire
L'office du tourisme "Terre de Centre Martinique" a pour ambition de transformer la Transat Cap Martinique en un moteur de visibilité accrue pour la destination Martinique, en particulier pour le centre de l'île qui accueille la transat.
Le village de la Cap Martinique doit ouvrir ses portes samedi 4 mai, avec des exposants illustrant le savoir-faire martiniquais.
Les trois villes du centre, Fort-de-France, Schoelcher et Le Lamentin, prévoient un accueil spécial aux visiteurs, non seulement aux familles des 87 skippers, mais également aux Martiniquais attendus pour cette occasion.
Des activités telles que des visites guidées des villes, des promenades en mer et des initiations à la navigation en yole sont annoncées.
L'idée c'est de réconcilier les martiniquais avec la mer et montrer nos capacités en matière d'industrie du nautisme, c'est aussi l'occasion de prolonger la saison touristique
Carine Trieste, Communication Terre du Centre de Martinique
Des retombées attendues
"Pour un investissement de 600 000 euros, nous espérons un retour sur investissement de 3 à 5 millions d'euros. Grâce à la Cap Martinique et au Boat Show, la Marina de l'Étang Z'abricot est devenue un moteur de développement économique.
Ces activités permettent de créer de la richesse", précise Luc Jouye de Grandmaison représentant de la ville de Fort-de-France et de la Cacem.
"La Cap Martinique est une course dotée de règles éthiques et de sécurité professionnelles. Chaque équipe doit soutenir une cause environnementale et sociétale", ajoute le co-organisateur de la Transat cap Martinique, Jean Philippe Cau.
"La Martinique doit devenir un territoire du nautisme", conclut Alexandre Vantadour, représentant du Comité du Tourisme de Martinique.
Les organisateurs veulent prouver leur capacité à accueillir des transats de cette ampleur tout en préservant le développement économique et la biodiversité de la baie de Fort-de-France.