L’homme de 51 ans comparaissait ce matin devant le tribunal correctionnel de Nouméa, pour proposition sexuelle à un mineur de 15 ans. Il a été condamné à un an de prison ferme.
C’est un procès sans victime, qui a été jugé ce vendredi matin devant le tribunal correctionnel de Nouméa. Sans victime, car c’est un faux profil virtuel, qui a permis d'arrêter cet homme de 51 ans, animateur pour enfant.
Le point avec Mathieu Ruiz-Barraud et Laura Schintu :
Faux profil
Un faux profil présentant une jeune fille de 13 ans, avec lequel l'homme a échangé durant plusieurs mois et ce, depuis le mois de mai dernier. Derrière cette opération, un collectif local, qui traque les pédo-criminels sur internet en Nouvelle-Calédonie.
Une précision qui n'a pas d'importance aux yeux de la justice. Ce vendredi devant la cour, des extraits des deux cahiers d'échanges ont été lus. Des échanges, à caractère sexuels et pornographiques. L'animateur clown y tient des propos extrêmement crus, demandant à la jeune fille fictive de réaliser des actes sexuels, ou encore de lui envoyer des clichés intimes.
Un an de prison ferme
Un homme qui se voyait alors comme un pédagogue, un éducateur sexuel « qui est allé beaucoup trop loin ». Devant la cour, il a d’ailleurs reconnu avoir « fait une connerie ». Des regrets maladroits et pas sincères selon le parquet, qui a requis deux ans de prison dont un an avec sursis, et une interdiction d’exercer avec les enfants pendant dix ans.
Il a été condamé à un an de prison ferme avec mandat de dépot et a pris la direction du Camp Est. Il est désormais inscrit au fichier des déliquants sexuels.
Infraction
Un verdict salué par Maître Laure Chatain, avocate de l'association Sos violences constituée partie civile dans cette affaire. « La personne qui a commis ces faits était absolument persuadée de discuter avec une gamine de 13 ans. Il savait très bien quel âge elle avait et donc, l’infraction est donc parfaitement constituée. Le tribunal a été attentif aux risques et aux dangers que représentent les prédateurs sexuels comme ce monsieur sur internet ».
Une peine sévère en revanche pour son conseil Mr Marcou Dorchies. « C’est assez sévère, sachant qu’ils n’ont pas retenu la tentative de corruption de mineur. Car il n’y avait pas de mineur en l’espèce. Il a quand même reconnu avoir fait des propositions sexuelles, sur potentiel mineur ».
Un procès qui aura été une nouvelle fois l’occasion de mettre en lumière les dangers d’internet et des réseaux sociaux pour les plus jeunes. Et la nécessité de pédagogie auprès de cette jeunesse, parfois exposée à des prédateurs sexuels en ligne.