Il est 7h45 quand le bateau de Patita quitte le wharf de Halalo. À son bord, 14 élèves de 6e du collège Finemui. Ils ont troqué leurs cahiers et leurs stylos contre casquettes et crèmes solaires...voguant vers leur destination finale : l’îlot de Faioa.
Dans le cadre du projet science, EPS et arts plastiques, les jeunes découvrent le lagon qui s’éveille petit à petit et qui va leur révéler ses secrets.
Une classe sur le terrain
À peine arrivés sur la terre ferme, boussole et carte en main, les jeunes doivent apprendre à se repérer. Aidés par leur professeure de SVT, Marie Capdeviolle, ils mesurent la température, l’hygrométrie et le niveau d’ensoleillement de Faioa.
"Tout le programme de SVT de 6e est calé sur ce projet "science" sur trois sorties", explique Marie Capdeviolle. "Aujourd’hui, il s’agit de la troisième. On cherche des traces de pontes mais surtout, c’est la classe sur le terrain, les élèves étudient des écosystèmes. Après la mangrove pendant la première sortie, le récif corallien sur la deuxième, là on est sur un îlot barrière, on cherche les relations qu’il peut y avoir entre les êtres vivants, on fait des mesures : de la cartographie,..."
Réaliser ces expériences sur le terrain plutôt qu’en classe, une véritable chance pour ces jeunes. Et surtout un moyen pour les professeurs de captiver leurs élèves.
"Tous les enfants, et particulièrement ces enfants se sentent mieux lorsqu’ils sont dans leur milieu naturel. Ils apprennent beaucoup mieux que lorsqu’ils restent toute la journée sur leur chaise", ajoute-t-elle.
Sur les traces des tortues marines
Des actions pour sensibiliser les jeunes à la protection des tortues marines, c’est aussi le but de cette matinée. Les élèves parcourent la plage à la recherche de traces de ponte.
Une sensibilisation primordiale et nécessaire pour Pascal Nicomette, président de l’association Les enfants du lagon : "La tortue verte et la tortue imbriquée sont des espèces en voie d’extinction. Ce sont des animaux très utiles à la protection de l’environnement parce que ce sont de grandes nettoyeuses. Il faut bien comprendre que plus il y a de tortues, plus il y a de poissons et donc plus le lagon sera en bonne santé". Pour cette fois, pas de chance. Aucune empreinte ne conduit les jeunes à une tortue marine.
Sensibiliser au ramassage des déchets
Armés de grands sacs, les élèves de 6e ne sont pas au bout de leur peine. Bouteilles en plastique, réfrigérateur, filets de pêche, mousse à raser, des dizaines de déchets jonchent la plage de sable blanc. En quelques minutes, les sacs sont déjà pleins. Ces déchets, un fléau qui envahit les plages jusqu’alors préservées.
"On a ramassé les déchets, il y en avait beaucoup et on n’a pas pu tout ramasser. Ce n’est pas normal d’en avoir autant sur un îlot. Le pire, c’est qu’il y en a beaucoup qui viennent d’autres îles", raconte Ilagana, élève de 6e. Consternée par ce constat évident, la jeune fille aimerait pouvoir tirer la sonnette d’alarme. "J’ai envie de dire aux gens d’arrêter de polluer parce que ce n’est pas bien pour la nature", argue-t-elle.
Pari réussi pour les professeurs. Alerter les jeunes dès leur plus jeune âge pour préserver Wallis et ses îlots, leur faire comprendre qu’ils doivent maintenir cet écosystème, ce trésor qu’ils ont entre leurs mains, un objectif pour Mathan Taiavale, professeur d’arts plastiques.
"Le but c’est de faire de la prévention, de faire comprendre aux élèves que l’écosystème de notre territoire et de nos îlots est très important, d’autant plus que c’est là où ils vont vivre plus tard". Des détritus récupérés et ramenés sur Wallis dans une optique bien précise. Offrir une deuxième vie à ces déchets et les présenter lors d’une exposition lancée par le collège sur le thème de l’écosystème marin de Wallis.