La nouvelle est tombée au beau milieu de la nuit. Alors qu’une dépression tropicale influe sur la météo de la Calédonie, avec du vent et de la pluie, il faut aussi s’inquiéter du risque causé par les incendies… Et tout ça juste avant la rentrée. Car "un feu d’espaces naturels" s’est déclenché ce vendredi 9 février en début de soirée, a annoncé la Sécurité civile. Il a commencé à sévir dans le Nord de Dumbéa, du côté de Val-Suzon, et s’est étendu à Païta. Aperçu avec ces images de Sylvie Hmeun :
"L’incendie en cours menace de nombreuses habitations dans le secteur, nécessitant l’évacuation de celles-ci", alertait la DSCGR dans son communiqué diffusé aux rédactions un peu après minuit. "Des moyens communaux et de la Sécurité civile ont été dépêchés sur les lieux." Vu l’importance du feu, son activité sur deux communes différentes et les "enjeux menacés", le président du gouvernement, Louis Mapou, a activé le dispositif Orsec feu de forêt de niveau 2, et pris cette nuit la direction des opérations de secours. Bilan provisoire évoqué par le communiqué nocturne de la Sécurité civile, environ 15 hectares brûlés.
"Alertes pour un feu de véhicule"
Tout semble être parti d'une voiture brûlée, a expliqué le lieutenant Romuald Rigouin à Sylvie Hmeun. "Nous avons reçu plusieurs alertes pour un feu de véhicule aux alentours de 18 heures, avenue Boutan prolongée, à Dumbéa, avec une propagation à la végétation", raconte l'officier de permanence au centre de secours de Koutio, et commandant des opérations. "Les premiers éléments relevés par la police municipale et la gendarmerie laissent à entendre que le véhicule a été volé et incendié sur les lieux d’intervention, ce qui a provoqué cette propagation malheureuse à l’ensemble de la végétation dans le périmètre."
Évacuations
"Très rapidement, poursuit-il, mes collègues sont arrivés avec deux engins d’incendie lourds et ont immédiatement attaqué le feu. Cependant, le vent sur zone et le relief ne nous ont pas permis de le contenir." Sur son flanc droit, il a menacé une dizaine d’habitations. "Au fur et à mesure des heures, nous avons été obligés d’évacuer une vingtaine de personnes. La mairie de Dumbéa a ouvert la salle omnisports de Katiramona pour les accueillir et les a prises en charge avec la police municipale."
Les drones en appui aérien
Les hélicoptères bombardiers d'eau ne pouvant pas voler de nuit, le centre de secours de Dumbéa a demandé à la Sécurité civile le renfort "d’une équipe drones pour nous assister toute la nuit afin de surveiller le feu, nous guider depuis l’espace aérien et nous engager de manière sécurisée. C’est une équipe qui fait un travail formidable, salue l'officier. Sans eux, on serait dans le noir, on ne pourrait pas aller voir les chemins, les déterminer. Les pénétrantes vers la tête de feu… Nous n’aurions pas pu traiter le flanc droit et le flanc gauche, sans l’appui de ce moyen aérien."
L’équipe de drones nous a permis de maîtriser de manière très efficiente le feu et appuyer nos actions au sol en donnant des commandements depuis le drone.
Lieutenant Romuald Rigouin, officier de permanence et commandant des opérations de secours
Hélicoptères
À 3 heures du matin, la situation était "maîtrisée", le feu n’était "pas fixé". Les personnes évacuées avaient regagné leur maison. Plus d’une dizaine de camions et une trentaine de personnels se trouvaient "sur zone". Des équipes ont été positionnées à la tête de feu, côté Païta, vers les lotissements Fougères et Pétroglyphes "afin d’éviter que ça n’arrive vers les habitations". Les pompiers attendaient que le vent se lève ce samedi en début de matinée. Deux hélicoptères bombardiers d’eau étant prévus en appui à partir d'environ 6 heures.
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Voilà qui rappelle le début d’année 2020 : un feu de brousse parti du Val-Suzon s’est propagé à Païta côté Pétroglyphes. Il a ravagé des centaines d’hectares entre Katiramona et le quartier du Mont-Mou.