Un paysage de cendres et d’arbres brûlés. L’image se répète depuis plusieurs semaines. Les baigneurs sont vite revenus au trou des Nurses, par exemple, ce spot de Dumbéa où un feu a sévi jeudi. En revanche, les sols et la végétation mettront des années à se régénérer. Un kilomètre plus loin, l’entrée au parc provincial de la Haute-Dumbéa reste interdite par arrêté municipal. Il faut protéger la zone d’un potentiel incendie, dont les conséquences seraient catastrophiques.
Un feu qui part dans les reliefs est très difficilement combattable. C’est un feu qui va monter dans la Chaîne, détruire des aires protégées et aussi détruire nos ressources en eau. Derrière, c’est le premier château d’eau de la Calédonie. Un habitant sur trois a son eau au robinet grâce à ces forêts.
Hubert Géraux, expert en conservation et plaidoyer au WWF
45 périmètres de protection des eaux
Au 14 décembre, l’Observatoire de l’environnement estimait que 45 périmètres de protection des eaux ont peut-être été affectés. 56 zones touchées abritaient des espèces menacées. L’Œil recensait 522 incendies détectés par satellite, depuis le début de l’année. La surface parcourue par le feu était estimée à environ 19 000 hectares. L’an dernier, à la mi-décembre, c’était 91 feux, ayant impacté environ 2 250 hectares.
Un tiers des dégâts en un mois et demi
Des incendies qui se multiplient, ces dernières semaines. En un mois et demi, entre le 1er novembre et le 14 décembre, les flammes ont dévoré sept mille hectares. Cela représente un tiers des surfaces brûlées en 2023. Deuxième pic de l’année après celui de juin à août. Et le retour du feu coïncide avec la sécheresse.
Ça fait quatre ans qu’on n’avait pas connu cette situation. Les conditions sont réunies pour placer la Calédonie en risque extrême. Tout est potentiellement combustible. La végétation qui s’est accumulée pendant les années Nina aujourd’hui constitue un potentiel important et nous sommes, quelque part, sur une poudrière végétale.
Général Marchi-Leccia, directeur de la Sécurité civile