Avec environ 50 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France, le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme. Pour rappel, la prostate est une glande exclusivement masculine située près de la vessie. C’est elle qui produit le liquide séminal, qui nourrit et transporte les spermatozoïdes. A partir de 50 ans, les risques de développer un cancer de la prostate augmentent de façon importante, "il faut donc se faire dépister, c’est très simple cela se fait chez son médecin généraliste, insiste le Dr Kader Saïdi, et il ne s’agit que d’une simple prise de sang, que l’on appelle le dosage de PSA." Le toucher rectal, examen rapide et indolore pourtant redouté de la plupart des patients "n’intervient que dans un 2e temps, si le dosage de PSA est anormal ou qu’un doute doit être levé", précise t-il.
Un traitement adapté à chaque profil
Le dépistage est d’autant plus important que diagnostiqué à un stade précoce, les formes les moins agressives – soit environ 40 % des cas - ne nécessiteront pas de traitement particulier, mais devront être surveillés à vie. Les stades avancés ou les formes graves peuvent nécessiter de la chimiothérapie, de la radiothérapie ou une ablation. Dans ce cas, il peut y avoir des conséquences sur la sexualité. "Parfois, ces traitements ont des conséquences sur la fonction érectile, d’autant plus que ce type de cancers intervient chez des hommes déjà relativement âgés, qui sont souvent par ailleurs déjà confrontés à des problèmes d’érection, note le dr Saïdi. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y aura plus de sexualité, ce sera une sexualité simplement différente, et l’on peut proposer des gels et des traitements oraux. L’essentiel, c’est que la décision médicale soit prise en concertation avec le patient en fonction de son âge et de ce qui est important pour lui, car chaque thérapeutique a des avantages et des inconvénients différents."
Plus rare – moins d’une dizaine de cas par an en Nouvelle-Calédonie –, le cancer des testicules, touche à l’inverse les hommes jeunes, mais le pronostic est particulièrement favorable : "99 % de guérison pour les cas localisés, plus de 85 % pour les formes plus sévères, assure le Dr Gianmaria Drovetti, médecin cancérologue. Par contre, le traitement peut avoir des conséquences sur la fertilité, on propose donc puisqu’il s’agit d’hommes jeunes de procéder à la congélation de leur sperme."
Après 40 ans, voir régulièrement son généraliste
Plus insidieux, les cancers dits des voies excrétrices, c’est-à-dire de la vessie, des uretères et de l’urètre, ne sont pas spécifiques aux hommes, mais ces derniers y sont plus sensibles du fait de l’influence du tabac et des polluants utilisés dans l’industrie sur ces maladies. En général, ils se détectent par la présence de sang dans les urines. Il faut alors absolument consulter, insistent les professionnels de santé, car si le sang ne signifie pas systématiquement que l’on a un cancer, il démontre la présence a minima d’une infection ou de calculs rénaux, et il s’agit donc d’un symptôme à prendre très au sérieux.
"Il faut prendre sa santé au sérieux, et à partir de 40 ans faire le point régulièrement avec son médecin généraliste ", conclut le Dr Drovetti.