VIDEO : les élèves du lycée Bamana évoquent les violences au quotidien avec une journaliste du Monde

Dans le cadre de la 35e Semaine de la presse, les élèves du lycée Younoussa Bamana ont pu échanger avec la journaliste du Monde Florence Aubenas. Au coeur des débats : les violences que vivent ces lycéens au quotidien. ©Mayotte la 1ère
Dans le cadre de la 35e Semaine de la presse, les élèves du lycée Younoussa Bamana ont pu échanger avec la journaliste du Monde Florence Aubenas. Au coeur des débats : les violences que vivent ces lycéens au quotidien.

Dans le cadre de la 35e Semaine de la presse, les lycéens du Younoussa Bamana ont pu échanger ce lundi 18 mars en visio avec la journaliste du Monde Florence Aubenas, spécialisée dans l'investigation et les sujets de société. Pour les élèves, ce fut l'occasion d'évoquer la violence qu'ils subissent au quotidien, seulement quelques heures après une bagarre qui a provoqué l'hospitalisation d'un élève et le placement de cinq autres en garde à vue

"Ça m'a vraiment choqué parce que c'était dans l'enceinte du lycée, alors que c'est un endroit qui devrait être calme, où on devrait être en sécurité", raconte un élève. Ces faits ne sont pourtant pas isolés. "Imaginez être accueilli tous les jours au lycée avec des camions de CRS" ajoute un élève face à la journaliste qui le concède, ce quotidien serait inimaginable dans l'Hexagone.

Expliquer la démarche du journaliste

Face aux témoignages des élèves, la journaliste, habituée des zones de conflits, les interroge : "ça dure depuis longtemps ces bagarres entre villages ?" Les lycéens répondent spontanément par l'affirmative. Cette rencontre fut aussi l'occasion pour Florence Aubenas d'expliquer sa démarche en tant que journaliste. "Dans mon article, je vais dire pourquoi ces jeunes jettent des pierres, je vais aller les voir", précise-t-elle. "Grâce à elle, on a appris à faire la différence entre le fait d'être un témoin et le fait d'être journaliste et d'avoir le point de vue des différentes parties, entre agresseurs et victimes", explique un élève.

"Même s'ils ne sont pas inscrits dans une classe média, ça reste des messagers", ajoute Patrick Cheriet, professeur documentaliste. "Il est important que les élèves que l'on forme transmette une information qui soit valable et pesée." Au bout d'une heure de discussions, les lycéens concluent cette rencontre par des chants traditionnels. Florence Aubenas, de son côté, leur annonce son intention de venir dans l'île bientôt pour faire un reportage sur ces enjeux.