VIDÉO. Mois des fiertés 2024 : "ce n’est pas parce que je suis gay que je n’ai pas le droit d’avoir des enfants"

"Pour certaines personnes hétérosexuelles, le fait d’être gay va forcément signifier que l’on va tomber amoureux de chaque homme que l’on verra passer… Mais c’est faux ! Nous avons tous nos critères de beauté" s’insurge-t-il.

Ce genre de préjugés, Tarquin Benel essaie de les déconstruire au même titre que le sujet de la paternité. Un point clé abordé lors de son coming out avec ses parents. "Avec mon père, ça a été dur d’accepter que je sois gay. Étant le seul garçon, il se disait qu’il n’allait pas avoir de descendants. J’ai longuement réfléchi sur le sujet et j’ai dit à mes parents que ce n’est pas parce que je suis gay que je n’ai pas le droit d’avoir des enfants. Il existe plusieurs façons d’en avoir comme les mères porteuses ou encore l’adoption".

"Chacun est comme il est"

"Dans le domaine de la mode, je suis extraverti. En revanche, en tant qu’enseignant, je suis carré. Beaucoup de mes élèves pensent que j’ai une femme et des enfants. Je n’y prête pas attention, au contraire ça me fait rire" confie Tarquin.

J’essaie surtout de faire comprendre à mes élèves qu’il ne faut pas juger les autres. Chacun est comme il est.

Tarquin Benel

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Le designer se souvient encore d’un défilé organisé au sein de l’établissement dans lequel il travaille. "Trois jeunes garçons souhaitaient défiler en talons. Il y en avait un qui était en transition de genre. Je leur avais donné mon feu vert mais certains de mes collègues le leur avaient interdit. Malgré tout, ils ont quand même défilé avec des talons et ça a été un véritable succès".

Certains élèves se moquaient. Une collègue est allée leur dire : le jour où vous saurez défilé comme ça avec des talons, on en reparlera.

Tarquin Benel

"L’important est de se plaire à soi-même"

"Je pense que certaines professions peuvent aider à se dévoiler. Par exemple, un avocat ne pourra pas autant s’affirmer qu’une personne travaillant dans la mode où l’originalité est omniprésente" commente Tarquin.

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"Au début, il m’arrivait parfois de déprimer car je recevais beaucoup de commentaires négatifs. Au fur et à mesure, la mode m’a aidé à prendre confiance. Je me suis dit que l’important est de se plaire à soi-même. Ceux qui ne m’aiment pas comme je suis peuvent sortir de ma vie" détaille le designer de 35 ans, avec assurance.

Des conseils pour les jeunes et les moins jeunes ? Il en a plein. Toutefois, celui qui lui tient à cœur reste le fait de s’assumer pleinement.

Si c’est pour être "heureux" pour les autres, ça n’en vaut pas la peine car finalement, c’est nous qui serons malheureux.

Tarquin Benel

"La société est en train d’évoluer dans le bon sens. Il y a par exemple davantage de soirées ou d’événements LGBTQIA + où chacun peut être soi-même et s’amuser. Il y a même des émissions télévisées qui montrent la communauté et c’est bien, ça montre que l’on avance" souligne Tarquin.

Pour aller plus loin, vous pouvez visionner la collection de portraits sur le mois des fiertés en cliquant ici.