Violences lycée de Kahani : nouvelle rencontre

Après les affrontements de la semaine dernière devant le lycée de Kahani, ce matin les parents d’élèves, le personnel éducatif et les membres de la fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) se sont réunis dans la salle polyvalente de l'établissement pour tenter de trouver des solutions.

Mercredi 27 novembre dernier, le lycée de Kahani a une fois de plus été la cible des délinquants. Un groupe d’individus a attaqué un certain nombre d’élèves à l’aide de pierres et de machettes. Une situation qui avait conduit à la fermeture de l’établissement pour le reste de la semaine.

Ce lundi 2 décembre, le lycée est de nouveau ouvert. Les parents d’élèves ont ressenti le besoin de se retrouver et de parler de ces violences, une situation qui semble sans solutions. Mais au-delà de ces violences, le mal est beaucoup plus profond.

Les services de l’Etat pointés du doigt

 

Les services de l’Etat sont clairement pointés du doigt dans la situation de Kahani. Selon Haidar Attoumani Said, vice-président de la FCPE Mayotte “ils ont beaucoup de responsabilités dans ce qui se passe à Kahani. Je pèse bien mes mots. Il faut que le procureur puisse nous éclairer sur l’intention du parquet par rapport à cet établissement”.

Le parquet aurait d’une part fait scolariser tous les jeunes repris de justice à Kahani, concentrant ainsi un grand nombre de délinquants dans la zone. D’autre part, il aurait privé les parents de leur autorité et de leurs responsabilités. “La plupart des parents nous disent qu’au départ on n'avait pas cette violence qu’on subit actuellement parce qu’ils se sont constitués en comité et que ce comité avait travaillé mais par ailleurs le parquet est venu leur dire qu’ils ne pouvaient pas le faire, et que les enfants pouvaient faire ce qu’ils voulaient. À partir de là, les parents ont baissé les bras” ajoute Haidar Attoumani Said, vice-président de la FCPE Mayotte.

Des parents qui affirment vivre au quotidien des situations qui les amènent à se poser des questions. Les autorités travaillent-elles avec eux ou contre eux ? “Lorsque les parents essayent de corriger les enfants et de les sortir de la délinquance, la gendarmerie vient les stopper, il ne faut pas toucher aux enfants”. Explique Ibrahim Soilihi, parent d’élève.  

Des parents d’élèves qui se sentent menacés très souvent et ne peuvent pas mener des opérations dans la tranquillité. Samir Ibrahim explique : “quand ces jeunes s’affrontent, c’est nous qui les repoussons, les forces de l’ordre sont là mais ne font rien. Maintenant on s’est retiré parce qu’au lieu d’attraper ces délinquants, ils préfèrent nous attraper et nous renvoyer aux Comores et pourtant on est identifiable avec nos gilets jaunes et nos badges”.

Après la réunion de ce lundi, une autre rencontre est prévue ce mercredi 4 décembre à 9H00, toujours au lycée de Kahani. Cette fois-ci, la fédération des conseils des parents d’élèves souhaite inviter un plus grand nombre d’interlocuteurs à savoir : le rectorat, la préfecture, le parquet, le corps enseignant, les délégués de classes ainsi que les parents. Dans un communiqué ce lundi soir, la FCPE demande à cette occasion au rectorat que la journée soit banalisée pour les élèves.