Aéroport Wallis: Le courrier de la Ministre à la Grande Chefferie. Vers une sortie de crise

La Ministre a adressé un courrier à la Grande Chefferie. Elle rassure sur le Statut de 61 et le foncier et appelle à la levée du blocage pour "renouer le dialogue". Et ce mardi à 16h00 pour la première fois depuis 9 jours tout le monde s'est mis autour d'une table discuter d'une sortie de crise.
Le courrier est daté du lundi 30 novembre. Il est adressé à "Messieurs les représentants de la Grande Chefferie d'Uvea". La Ministre des Outre-Mer, George Pau-Langevin répond au courrier que lui a adressé les coutumiers et dont nous avons fait état sur nos antennes et sur le ce site.
Elle accuse réception de "votre lettre en date du 26 novembre que je n'ai reçue que ce jour (et qui) a retenu toute mon attention". Un geste de respect important que les coutumiers attendaient.

Trouver une solution durable au conflit

Elle rappelle les termes du courrier des coutumiers qui demandaient l'envoi d'un médiateur pour "ouvrir des négociations". Elle rappelle aussi son communiqué de presse du dimanche 30 novembre. Elle y exigeait avec beaucoup de fermeté la réouverture immédiate de l'aéroport de Wallis-Hihifo en raison des conséquences humaines et économiques qui "ne sont plus admissibles".

Son argumentation développe une demande en deux temps:
D'abord que "soit recherchée une solution durable à ce conflit dans le cadre d'un dialogue élargi qui doit être conduit, au niveau local,  sous l'égide du Préfet". Doivent être associés "les élus locaux et nationaux, les autorités coutumières et l'ensemble des partenaires concernés".

L'emploi foncier n'est pas menacé

Dans un deuxième temps -et ce volet est marqué par une phrase de deux lignes détachée du paragraphe précédent- "Dès lors, j'appelle l'ensemble des parties à se retrouver au plus vite pour renouer le dialogue et rechercher la voie d'une solution consensuelle et durable".

La Ministre conclut son courrier en abordant -sur un paragraphe de 6 lignes denses- le point qui est au coeur de ce conflit, par-delà les crispations conjoncturelles. Un point -souligné dans leur courrier à la Ministre- dont le non-respect ressenti était dénoncé et considéré comme un "casus belli" pour la Grande Chefferie. "Je tiens à vous rassurer sur un point essentiel: les principes qui fondent le statut du territoire et qui ont permis de préserver la spécificité des équilibres locaux ne seront pas remis en question" Elle ajoute que "le recrutement d'agents locaux, dans le cadre de la pratique des emplois fonciers, n'est aucunement menacée". 
Elle rappelle la "mise oeuvre concrète" est liée à "l'ouverture de postes dans les services administratifs concernés". Et à l'adéquation avec les besoins de ces postes. Autrement dit, il faut aussi avoir le bon profil.

Discussions pour sortie de crise à Wallis

Moins de 24h00 après la réception de ce ce courrier les coutumiers et le Préfet se sont mis autour d'une table pour discuter -sinon négocier. Avec un objectif : lever le blocage et remettre ainsi Wallis et Futuna en marche. L'asphyxie de nos îles, l'exaspération -voire la colère mauvaise conseillère...- étaient chaque jour plus marquées.
Dans tous les secteurs : économie, vie sociale, éducation nationale, santé. De vieilles rancoeurs à peine enfouies issues de la crise de 2005 émergeaient au détour de réflexions. L'histoire sociale nous montre assez que dans ce type de situation de grande tension des apprentis-sorciers de la politique du pire peuvent se révéler...

Les discussions entre le Préfet -entouré de la responsable de l'Aviation civile, du secrétaire général et de quelques fonctionnaires-  et la Grande Chefferie  ont commencé ce mardi à 16h30. Le malaise à l'entrée  de la salle était palpable. Certains ne se sont pas serrés la main. Mais l'important était qu'ils se parlent !
A 19h30 interruption des discussions. Elles reprendront demain mercredi à 8h30. L'objectif est signer un Protocole de sortie de ce blocage conjoncturel.

Air Calin informe dans un nouveau communiqué que tous les vols programmés pour demain sont annulés (internationaux et domestiques).
Reste à espérer que le prochain communiqué portera un message plus souriant que tous ceux reçus depuis 10 jours.