Un vrai casse-tête pour Lusia. C’est la deuxième fois cette année que son pommier d’eau produit des fruits. Les branches sont pleines à craquer. Tout comme les kafika, des fleurs en abondance. A travers son jardin, Lusia y voit un signe de mère nature :« Quand c’est la saison, mon arbre est toujours plein de kafika. A force, je finis par me lasser de les cueillir, du coup ça finit par pourrir si personne ne vient se servir. En plus, je n’ose pas les vendre au magasin »
C’est vrai qu’avec le vent et les fortes pluies il y a de quoi se poser des questions. Dans les jardins comme au bord des routes, cette saison exceptionnelle interpelle gourmandise et interrogations. A Vaitupu, Malia se réjouit, à moitié :« Nos ancêtres disaient que c’est de mauvais augure que les arbres se mettent à produire autant. Je pense que c’est le cas aujourd’hui. C’est l’annonce d’un cyclone »
« Je ne sais plus où donner de la tête avec toutes ces mangues. C’est la première fois que mon manguier produit autant. Aucun doute, ça veut dire qu’on aura un cyclone d’ici la fin de l’année »
Un festival de couleurs et de senteurs. Même les essences les plus rares poussent en abondance. A l’exemple des koli et des mapa de chez Malia :
« C’est exceptionnel cette année. En plus des mapa, ce sont toutes les plantes de mon jardin qui produisent. Ce matin par exemple j’ai récolté 10 mapa et c’est ainsi tous les jours. Je pense qu’on en a encore jusqu’au mois prochain »
Alors cyclone ou pas ? Certaines croyances diront que la surabondance de fruits et de fleurs signifie que le village ou l’île sont bien gouvernés. En tous cas, tant que la nature est généreuse, autant en profiter.