Futuna : poursuite des assises de la "construction durable"

Deuxième journée des assises de la "construction durable" en Outre-Mer à Futuna.
Après Wallis, la deuxième journée des assises de la "construction durable" en Outre-Mer se poursuit à Futuna. L’objectif est d'amener au partage d’expérience des différents acteurs de la construction et d’amorcer une réflexion sur des actions écologiques plus pérennes.

À Futuna, la délégation du Service des travaux publics menée par Annick Giraudou, s’est entretenue avec les chefs de Service de l’équipement, de l’Environnement ainsi qu'avec les entrepreneurs du bâtiment. Un entretien pour échanger et débattre autour d’une thématique fondamentale : la construction durable.

Un enjeu important pour les pays d’Outre-Mer de plus en plus affectés par les changements climatiques et le coût de la vie. "Nous sommes tous mobilisés autour du sujet de la construction durable. C’est pour cette raison que nous avons souhaité organiser deux ateliers, un à Wallis et un à Futuna pour pouvoir bénéficier des spécificités de chacun des territoires", souligne Annick Giraudou, cheffe du Service des travaux publics.

Construire écologiquement et localement

Le bois, le pandanus, le sable, des matières premières déjà utilisées par les anciens pour construire leur "fale". Des matières encore disponibles sur l’île mais à exploiter avec précaution. Pour le service de l’environnement de Futuna, la démarche est intéressante car elle intègre les enjeux de demain.

"L’objectif est de travailler ensemble sur deux axes principaux : les matériaux locaux et leur revalorisation dans le cadre de normes spécifiques"

Annick Giraudou, cheffe du Service des travaux publics

Des ressources à préparer sur Futuna, si l’on veut miser sur l’exploitation de ces matières locales. Pour Didier Labrousse, chef d'antenne du service de l'environnement, l'utilisation des ressources du fenua est un élément à explorer : "L'idée est de trouver des solutions alternatives à l’importation des matériaux qui viennent de l’extérieur. Limiter l’empreinte carbone et créer une économie circulaire pour valoriser les produits locaux. Tout n’est pas jouable dans l’immédiat mais il faut étudier les pistes pour voir ce qui peut être mis en place localement".

Un fale en construction à Futuna.

Le frein des normes

Pour les acteurs du domaine de la construction, une inquiétude demeure : l’évolution des normes. Selon eux, ces dernières sécurisent la pratique, mais elles sont parfois un frein pour leur activité. Ils demandent à ce titre la mise en place d’une réglementation plus adaptée aux spécificités du territoire. Des doléances qui seront entendues en métropole.

"Changer les normes ne fait pas du jour au lendemain mais c’est le but de ces échanges, trouver les solutions les plus adaptées. Le résultat de ces ateliers va être porté au niveau national dans le cadre d’une restitution qui se fera début 2024, et qui fera l’objet d’une production d’un livre blanc qui déterminera des axes d’interventions. Parallèlement, des financements seront mobilisés pour pouvoir aider les territoires à aller vers les solutions", assure Annick Giraudou.

Réunion entre le Service des Travaux publics avec les chefs de services de l’Equipement, de l’Environnement et les entrepreneurs du bâtiment.

L'année 2024 verra peut-être émerger de nouvelles réglementations pour les constructions en Outre-Mer. Pour le cas de Futuna, il restera encore à consulter les deux chefferies de l’île, pour avoir leur soutien dans ces projets.

Le reportage de Heiarii Tahiata et de Tuliano Talomafaia :

©Wallis