Le défi est lancé : faire de Wallis une île productrice de fruits mais surtout d’agrumes. Les différents services concernés misent sur un projet, celui d’André Vaitootai qui prévoit de planter plus de 15 variétés d'orangers et de citronniers, soit près de 5 000 pieds.
André est un entrepreneur insatiable. Face à la terrible crise qui touche actuellement le bâtiment à Wallis et Futuna, ce père de famille âgé de 59 ans se lance dans un projet de verger. Oranges, citrons et pamplemousses font désormais partie du monde d’André.
Une formation pour un projet
Avec l’aide du RITA, Réseaux d’Innovation et de Transferts Agricoles, André est parti se former aux techniques de greffage et mise en terre en Nouvelle-Calédonie. L’année dernière, il lance sa pépinière : des milliers de porte-greffes sont précieusement « couvés » à l’arrière de son domicile. En février 2016, Christian Lecren, technicien de l’IAC (Institut Agronomique Calédonien) et formateur attitré d’André, apporte les greffons. Commence alors la grande opération de greffage. « C’est l’étape la plus délicate du projet » nous explique Patrick Lecren, « puisqu’il y a des milliers de greffes à faire avec la même minutie, donc il faut être patient et très concentré ». Le projet d'André Vaitootai ne commencera à porter ses fruits qu'à partir de 2019. Ce porteur de projet compte bien concurrencer l'importation d'agrumes qui équivaut à plus de 40 tonnes par an, en avançant un argument de taille: le bio.Patrick Lecren a profité de son passage à Wallis pour donner des cours de greffage aux élèves de Terminale du lycée agricole de Lavegahau et aux professionnels du secteur primaire de l'île.
Pour mettre toutes les chances du côté d'André Vaitootai, le Service des Affaires Rurales et de la Pêche a également commandé une étude sur l'état de santé du sol wallisien et les différentes maladies qui pourraient toucher le verger. C'est pour cette raison que Christian Mill, un entomolgiste calédonien a sillonné les routes de 'lîle à la recherche de nématodes et autres petits vers ravageurs. Les résultats seront connus dans deux mois. Une occasion pour ce spécialiste de tirer la sonnette d'alarme sur l'importation de plantes et de graines d'ailleurs, cela peut provoquer des déséquilibres graves et ainsi mettre en danger tout l'écosystème local.