« Lorsque les mahorais ont été évacués de Majunga en 1976, ils avaient tout perdu. Le consulat de France leur a fourni des chaussures en plastique pointues. A leur arrivée à Mayotte on les a surnommés « magoshi trora », « chaussures pointues » en mahorais, et le nom est resté. Moi, on peut m’appeler « magoshi trora», il n’y a pas de problème ! » lance Youssouf Thani.
Le président de la fédération des associations malgaches souligne l’apport des rapatriés de Madagascar à la société mahoraise à l’époque : « On dit que nous sommes des vantards, mais pas du tout ! Nous savions beaucoup de choses » dit-il, « nous sommes venus avec des métiers, des spécialités. Il y avait des maçons, des menuisiers, des commerçants. Nous avons créé le premier bazar de Mamoudzou sur la place du marché où mon père vendait des bananes mûres ». « Nous avons aussi introduit les pratiques religieuses comme le Madjilis ».
Nous avons continué à parler le malgache, le kibushi. Nous nous sommes parfaitement intégrés. Aujourd’hui beaucoup de Mahorais se sentent chez eux quand ils vont à Majunga.
Youssouf Thani, président de la fédération des associations malgaches
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