Automédication à l'huile de cannabis : Me Millet dénonce un « acharnement révoltant » du parquet général

Ariimatatini junior (à gauche), lourdement handicapé, et ses parents. Son père (au centre) était poursuivi pour usage de stupéfiants en récidive. Son avocat, Me Thibaud Millet (à droite), a plaidé et obtenu la relaxe.
Suite à la décision du tribunal de première instance de Papeete de relaxer le père de famille qui soignait son fils avec de l'huile de cannabis, le parquet général a fait appel. Me Millet, avocat de la famille, parle « d'acharnement révoltant ».

Il y a une dizaine de jours, un père de famille de 47 ans comparaissait devant le tribunal de Papeete pour usage illicite de stupéfiant en récidive. Il a été relaxé et la procureur Solène Belaouar avait refusé de faire appel, mais le parquet général a décidé de le faire à sa place, une décision peu commune.

Dans un communiqué, Me Millet, avocat du père de famille, parle d'acharnement révoltant. Voici sa réponse :

« Le 14 juin dernier, une Justice à visage humain s’est inclinée devant la souffrance d’une famille, en refusant de condamner un père qui s’évertuait à soigner son fils épileptique avec de l’huile de cannabis.

Une tragédie qui a mis d’accord procureur, juge et avocat, dans une communion judiciaire qui a été saluée par une Polynesie touchée au cœur par l’histoire de cette famille.

Aujourd’hui, un parquet général manifestement radicalisé a fait appel de ce jugement de relaxe, venant ainsi ajouter à l’indignité de la poursuite, un acharnement révoltant contre une famille en détresse.

Je tenais par ces quelques mots à dénoncer la politique pénale extrémiste et déshumanisée du parquet général qui va inutilement infliger un nouveau procès à cette famille qui ne cherche qu’une chose : soigner son enfant en paix ».