Congrès, Confédération "Ensemble", projet politique, visite ministérielle : Philippe Michel, Secrétaire général de Calédonie Ensemble, invité de la matinale

Philippe Michel, Secrétaire général de Calédonie Ensemble, était l'invité de la matinale.
A deux jours de l’arrivée en Nouvelle-Calédonie du ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, Calédonie Ensemble tenait son conseil politique, hier soir, à l’université de Nouville. Il a notamment été question de l’avenir institutionnel du pays et du projet politique porté par le mouvement. Son secrétaire général, Philippe Michel, était l’invité de la matinale le vendredi 9 septembre.

Vie chère, fiscalité, actions du gouvernement, avenir institutionnel… les sujets ne manquaient pas, hier soir, lors du conseil politique de Calédonie Ensemble à Nouméa. A commencer par le départ des trois conseillers de l’Eveil Océanien, hier, du groupe UC-FLNKS et Nationalistes au Congrès, qui selon Philippe Michel donne "une très mauvaise image de la classe politique, alors même que les institutions ont besoin de stabilité". Sur le fond, le secrétaire général de Calédonie Ensemble dénonce les conditions "choquantes" de l’accord de stabilité institutionnel signé par l’Union Calédonienne, le Palika et l’Eveil Océanien, comme "le fait de désigner l’Eveil Océanien comme l’interlocuteur unique d’une communauté au niveau du Congrès". Philippe Michel considère que c’est une erreur majeure car "c’est cultiver le communautarisme au lieu de cultiver l’identité commune et partagée". Autre point d’inquiétude soulevé, la possibilité pour les formations politiques du Congrès de décider de la répartition des compétences au sein du gouvernement, "grâce à cet accord, le membre du gouvernement Eveil Océanien se voyait attribuer de nouvelles compétences notamment sur la coopération régionale et c’est particulièrement choquant car nous ne voyons pas comment les partis politiques du Congrès décideraient de la façon de travailler du gouvernement".

Confédération loyaliste "Ensemble !" : "je n’ai pas de boule de cristal et je serai prudent quant à l’avenir"

Interrogé sur l’avenir de la confédération initiée lors de l’élection présidentielle et créée dans le cadre des élections législatives, Philippe Michel se veut prudent, "je n’ai pas de boule de cristal et je serai prudent quant à l’avenir". Calédonie Ensemble conservera donc son groupe dans les institutions, tant que le projet politique de sortie de l’accord de Nouméa ne sera pas plus approfondi et partagé par tous, mais au moment où les discussions de sortie de l’accord de Nouméa doivent être abordées, Philippe Michel rappelle la nécessité pour le camp non-indépendantiste "de développer une union, une certaine forme de cohésion".

Calédonie Ensemble pour "une autre vision du droit à l’autodétermination"

Opposé à tout projet d’indépendance ou d’indépendance association, Calédonie Ensemble s’est prononcé hier soir, "pour une autre vision du droit à l’autodétermination". En clair, si ce droit demeure, il doit selon le mouvement changer de nature. C’est-à-dire qu’il ne doit plus être exercé "les uns contre les autres", mais "les uns avec les autres", en s’inspirant du parcours d’autres îles du Pacifique comme Tokelau et Palau. Ce nouveau statut pourrait être envisagé sous le contrôle et en accord avec l’ONU. Il mettrait ainsi un terme, selon le parti, au processus de décolonisation engagé par la construction d’un consensus définitif entre indépendantistes et non-indépendantistes, "il n’y a pas d’autre solution que le consensus. Il nous permet depuis trente ans de vivre en paix, de gérer ensemble le pays et de le développer". Mais Philippe Michel prévient, "si on continue à permettre qu’une petite partie de la population ou des élus déclenchent à n’importe quel moment un référendum pour ou contre l’indépendance, on va continuer pendant encore un siècle à couper le pays en deux".

Le ministre attendu

Le ministre délégué en charge des Outre-mer sera en Nouvelle-Calédonie la semaine prochaine, dans l’objectif de "renouer les fils du dialogue avec beaucoup d’humilité". Une volonté partagée par Philippe Michel car "il est plus que temps de sortir des postures et de reprendre le dialogue sinon on se dirige droit vers le chaos pur et simple et nous ne serons pas à la hauteur de la poignée de main de Jacques Lafleur et de Jean-Marie Tjibaou et nous seront pas non plus à la hauteur de nos responsabilités", a-t-il conclut. 

Un entretien à retrouver ici.