Crise en Nouvelle-Calédonie : quel est le dispositif de sécurité mis en œuvre pour le 24 septembre?

Le verrou Nord de la route de Saint-Louis, au Mont-Dore. Septembre 2024.
Un couvre-feu étendu de 18 heures à 6 heures à compter de ce samedi 21 septembre et jusqu’au 24 septembre inclus, 6 000 forces de sécurité engagées et la vente d'alcool toujours interdite… les mesures de sécurité sont renforcées, en Nouvelle-Calédonie, à la veille de la fête de la citoyenneté. NC la 1ere fait le point sur le dispositif déployé sur l’ensemble du territoire.

Un long week-end sous surveillance, en Nouvelle-Calédonie. À la veille de la fête de la citoyenneté, célébrée le mardi 24 septembre sur le territoire, les mesures de sécurité sont renforcées.

Pour les Calédoniens interrogés ce vendredi 20 septembre, l’inquiétude règne. “On n'est pas serein, surtout avec ce qu’il s’est passé hier [à Saint Louis]. On espère que ça va bien se passer, mais on n'est pas à l’abri d’un évènement qui tourne mal”, indique Elaïny. “Ça fait quand même peur. On va fermer notre magasin lundi et faire des provisions”, poursuit une autre calédonienne. D’autres, souhaitent célébrer cette fête de la citoyenneté, “je pense que les gens sont dans une psychose. Il faut laisser célébrer le 24 septembre”, assure de son côté un autre Calédonien.

6 000 forces de sécurité

Quoi qu’il en soit, la vente d’alcool reste interdite, et ce, jusqu’au 24 septembre inclus. Le couvre-feu est quant à lui étendu, de 18 heures à 6 heures du matin du samedi 21 septembre, jusqu’au mardi 24 septembre au matin. Au total, 6 000 forces de l'ordre seront engagés sur le terrain. “3 200 gendarmes sont engagés, dès ce vendredi soir, sur l’ensemble du territoire. Il s’agira pour nous de protéger les personnes, protéger les biens et garantir la viabilité de la circulation sur l’ensemble du territoire”, détaille le général Nicolas Matthéos, commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie.

Dans certaines zones comme le grand Nouméa ou sur la RT1, la surveillance et les contrôles seront renforcés. “Ces zones sont celles qui ont été marquées par des dégradations et par une mobilisation particulière, lors du mois de mai. Nous serons présent avant et nous allons conserver le contrôle de ces lieux marqués par des exactions au mois de mai”, poursuit le général Matthéos.

Vigilance renforcée à Saint Louis

Une vigilance accrue sera mise en place pour surveiller les bâtiments, commerces et édifices religieux. “Notre exercice consistera à nous emparer des lieux qui ont été les plus durement éprouvés et à en garder le contrôle, jusqu’à ce que la situation soit définitivement stabilisée. Nous aurons une attention particulière sur les bâtiments, sur les commerces, sur les mairies et sur les édifices religieux, puisque certains ont fait l’objet de dégradations inacceptables”.

Autre point de vigilance : la tribu de Saint Louis, au lendemain de la mort de deux hommes au cours d’une opération de gendarmerie sur site. “Nous aurons une vigilance particulière ce week-end sur la tribu de Saint Louis. Et je dois le dire, aujourd’hui, que toutes les familles de la tribu s’emploient à maintenir la situation au calme et oeuvrent en ce sens, pour la stabilité et la paix”, révèle le général Nicolas Matthéos.

Du côté de la police nationale, “les effectifs travailleront à 100%, en combiné avec les effectifs de gendarmerie mobiles, des escadrons et des compagnies de CRS”, explique de son côté Jean-Marie Cavier, directeur territorial de la police nationale.

“Une fête qui doit rassembler et ne pas diviser”

Au-delà de la sécurité, l’État évoque la symbolique de cette célébration. “Ce que l’on souhaite rappeler, c’est que le 24 septembre c’est la fête de la citoyenneté. Une fête qui doit rassembler autour du destin commun et qui ne doit pas diviser. Si certains veulent diviser, l’État apportera une réponse d’une grande fermeté. Aucun trouble à l’ordre public ne peut être toléré, dans une période qui doit être apaisée”, assure Théophile de Lassus, directeur de cabinet du haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie.

Le reportage de Medriko Peteisi et Héléna Kamberou : 

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