Plusieurs tranchées ont été réalisées et six sépultures ont été dévoilées au cours de fouilles menées ces derniers jours.
Des os humains dans le sable, sur la plage de Nouville ont été mis au jour après le passage du cyclone Niran. Un étudiant les a découverts et a appelé l'institut d'archéologie qui réalise depuis, à la demande de la Province sud, des fouilles préventives. Plusieurs tranchées ont été réalisées et six sépultures ont été dévoilées.
"Nous sommes vraiment en présence d'un cimetière datant de la colonisation, certifie Jacques Bolé, anthropologue à l'institut d'archéologie. Nous avons le système de cercueil, dont on voit encore les planches, et le squelette." Toutefois, l'observation des différents os sur ce site a amené l'anthropologue à la conclusion que "la zone a été perturbée".
Des squelettes de plusieurs époques
Différents squelettes qui ne seraient apparemment pas tous de la même période car, sur les documents d'époque, sur cette plage, située à quelques centaines de mètres du CHS, se trouve l'ancien cimetière de l'hôpital du bagne qui date de 1876.
"Etant donné la durée d'exploitation du cimetière de Nouville entre la période du bagne et la fin des années 1970, voire 1980, je pense en fait qu'il y a plusieurs groupes qui se mélangent à l'intérieur, précise Jean-Marie Wadrawane, chef du service d'archéologie et responsable d'opérations.
Certifier qu'on ne fouille que du bagne, c'est difficile, étant donné la durée d'exploitation du cimetière.
Les étudiants en observation
Une convention entre l'Institut et l'Université de la Nouvelle-Calédonie permet au professeur d'archéologie et à ses étudiants en histoire de participer aux fouilles. Selon les premières observations de Jacques Bolé, ces squelettes sont ceux d'hommes plutôt âgés.
Prochaine étape, l'analyse des squelettes, qui permettra de mieux connaître les individus et aussi d'en savoir un peu plus sur ces anciens du Bagne. Mais ces fouilles ont livré d'autres surprises, comme la découverte d'une pierre tombale datant de 1954, avec des inscriptions vietnamiennes.
Retrouvez le reportage de Brigitte Whaap et Philippe Kuntzman :