Le cyclone Niran laisse en Nouvelle-Calédonie des dégâts matériels et quelques blessés légers

Pointe de l'Artillerie, le toit de l'immeuble Portalis est allé s'écraser sur le bâtiment d'en face, à la fragile façade en verre.

Niran a secoué samedi toute la Nouvelle-Calédonie, frôlant au plus près la côte Ouest de la Grande terre. Compact, ce cyclone tropical de force 5 à 4 a généré des vents très violents. Aucune victime grave à déplorer mais, des chutes d'arbres aux coupures de courant, les dégâts semblent conséquents.

Pas beaucoup de pluie mais des vents très violents : c'est ce qu'on retiendra du cyclone Niran qui a balayé la Nouvelle-Calédonie ce samedi, avec des rafales dépassant les 200 km/h. Un cyclone tropical qui a touché le Caillou au stade de très intense, la catégorie 5 maximale, avant de s'affaiblir à hauteur du Sud-Ouest et de repasser en catégorie 4, intense.

La clôture du stade Pentecost, à l'Anse-vata.

 

Toitures qui volent

La violence des vents a causé des dégâts visibles d'un bout à l'autre du pays. Des toitures, tôles, planches, portails, clôtures, éléments de panneaux solaires, gouttières, etc, se sont envolés un peu partout. Parfois de façon spectaculaire, comme le toit de l'immeuble Portalis qui est allé s'écraser sur le bâtiment d'en face, à la fragile façade en verre. C'était pointe de l'Artillerie, près du lycée Lapérouse, à Nouméa.

Un bateau coulé sur Nouméa lors du passage du cyclone Niran

 

Très nombreux arbres

Des bateaux se sont échoués ou ont été endommagés. Niran a surtout entraîné de très nombreuses chutes d'arbres et de végétaux, qui ont causé à leur tour des dégradations : coupures de route, coupures d'électricité... 

Bernard Lassauce-Cognard et Claude Lindor racontent le passage de Niran dans l'après-midi à Nouméa. Et le résultat !


Bilan humain «satisfaisant»

Mais samedi soir, selon un premier bilan (provisoire), on ne recensait que des blessés légers. «A l’heure où je vous parle, on ne déplore aucune victime humaine», a résumé le directeur de la Sécurité civile au JT de NC la 1ere. «Probablement quelques blessés légers, mais pas de mort, pas de victimes graves.» D'où un premier bilan qualifié de satisfaisant. 

Pompiers dégageant la route de l'Anse Vata après Niran

 

Travail d'évaluation ce matin

«Nous allons aller maintenant au résultat pour les dégâts», a-t-il ajouté après avoir annoncé le maintien de l'alerte 2 jusqu'à 8 heures dimanche, puis la phase de sauvagarde. «La nuit est tombée, il est difficile de dresser une évaluation complète de ce qu'il faut faire, pour dégager les axes, pour rétablir l'électricité, les réseaux téléphoniques. Ce travail va être effectué très tôt [dimanche] matin. J'invite chacun à faire encore preuve d'un peu de patience et d'attendre 8 heures, au moment où on passera en phase de sauvegarde.»
Frédéric Marchi-Leccia répondant à Laurence Pourtau :

Intervention de Frédéric Marchi-Leccia - JT de 19h30 du 060321

 

Tweet ministériel

«Le cyclone Niran a traversé avec violence la Nouvelle-Calédonie. À ce stade, nous ne déplorons que des dégâts matériels et deux blessés légers», tweetait un peu plus tard le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu. 

 

Du monde en centre d'accueil

Vu la puissance attendue du cyclone et les risques de submersion, de nombreux Calédoniens ont joué la sécurité en ralliant un centre d'hébergement d'urgence. A Nouméa, les trois sites ont reçu 400 personnes, dont des habitants de squats exposés. D'autres habitants ont fait le choix de rester dans leur habitat précaire. 
Louis Perin et Laura Schintu étaient à leurs côtés :

Des points de repli étaient déployés dans toutes les communes. Samedi soir, cinq sites du Mont-Dore recensaient au moins 225 personnes. Plus de 170 dans ceux de Dumbéa. Ou encore 160 dans l'un des sept centres d’hébergement prévus à l’île des Pins

A Dumbéa et Païta

Dumbéa et Païta, qui avaient été affectées par les pluies de la dépression Lucas, ont aussi subi les vents de Niran.
Erik Dufour et Philippe Kuntzmann se trouvaient sur place :

 

A Koné

Dans le Nord, pas de victime, a priori. Mais des communications coupées pour la plupart des habitants. Heureusement que les radio-amateurs étaient là pour prendre le relais. 

Gilbert Assawa et Brice Bachon relatent l'ambiance au centre de secours de la sécurité civile à Koné.

 

A Koumac

Plus au Nord, la région de Koumac a été également affectée. Moins que dans le Sud. Cependant, durant plusieurs heures, les rafales ont soufflé sur zone. Le bilan matériel sera sans doute lourd de conséquences, relate Nathan Poaouteta. 

 

A La Foa

La Foa a été relativement épargnée par Niran. C’est du moins ce que laisse penser un premier constat dressé par la mairie. Mais là aussi, beaucoup d'arbres au sol, bloquant les axes routiers.
Brigitte Whaap et Nicolas Fasquel y étaient:

Et dans la nuit, la RT1 était submergée à la sortie Sud de la commune, seuls les tout-terrains passaient.

Aux Loyauté

Même si le cyclone Niran menaçait la Grande terre, les effets du monstre climatique se sont fait sentir aux Loyauté, dont Lifou qui avait été ravagée par la dépression Lucas. Les habitants ont été confrontés aux rafales de vent et aux coupures d’électricité dans le Nord de Drehu. Des automobilistes et des piétons ont été verbalisés, pour avoir enfreint l'interdiction de circuler décidée par le maire entre Xodre et Havila, sur le littoral. Selon la commune, un jeune homme se serait blessé. 
De Drehu, le retour de Clarisse Watue et Carawiane Carawiane :

 

L'île des Pins pour finir

C'est l'île des Pins qui rencontré Niran en dernier, dans la soirée, avant qu'il ne commence à s'éloigner. Il aurait laissé dans son sillage des arbres tombés, y compris sur la route, ou des coupures de courant. Toute la Calédonie demeure en alerte 2 jusqu'à ce dimanche à 8 heures, heure à laquelle commencera la phase de sauvegarde.  

Au passage de Niran su rl'île des Pins, samedi soir.

 

Electricité

Désormais, l'un des gros chantiers est celui de l’électricité. Une partie importante des réseaux a été abimée par le vent ou la chute d'arbres et objets. Ambiance "étincelles" peu rassurante, samedi soir dans le Haut-Magenta (signé Lizzie Carboni / NC la 1ere).


• A 18h30, 51 000 abonnés distribués par la société EEC, sur un total de 69 000, étaient privés de courant, avant que ce nombre ne soit ramené à 36 000. C'est ce qu'expliquait Laure Leroy, adjointe au directeur de la distribution, au journal télé de samedi. A cet instant, il y avait coupure de courant à Bourail, Koumac, Kaala-Gomen, Canala ou encore Thio, une partie de Dumbéa et le Mont-Dore. «Les deux-tiers de Nouméa» étaient réalimentés.
Des équipes étaient sur place cette nuit pour reconnecter le village de Canala, une partie de Lifou, les sites prioritaires du Grand Nouméa.

Le point d'EEC au JT : 


• A 19h30, Enercal détaillait de son côté que les communes au Nord de Boulouparis demeuraient privées d'électricité, «hormis Belep et le village de Poum qui ont pu être réalimentés en fin de journée». Pas de courant non plus sur la majorité de Païta, une partie d'Ouvéa et une partie de l'île des Pins.


Eau

Des coupures électriques qui risquent d'entraîner des problèmes d'alimentation en eau potable, a prévenu la Calédonienne des eaux. La CDE demande à ses usagers de limiter leurs consommations au strict minimum, même après la levée de l’alerte 2. 

Des problèmes d'accès à l'eau, il y en avait par exemple à Maré, où sept tribus se retrouvaient samedi soir au régime sec parce que les stations électriques de pompage ne peuvent plus fonctionner.

A retrouver également, cet article sur le début de journée :