Maisons, commerces ou snack incendiés, la Vallée du Tir expose ses cicatrices. Des ruines calcinées, des années de vie parties en fumée.
“Il faut aller de l’avant”
Étienne N’Guyen y tenait un restaurant depuis 2014. Ses plats chinois et vietnamiens faisaient sa réputation. Un établissement convivial dont il ne reste plus grand-chose, ni du snack, ni du logement où il hébergeait quatre locataires à l’étage. “C’est dur de revoir tout ça. Beaucoup de gâchis, parce qu’on s’investissait vraiment professionnellement, personnellement, avec notre clientèle”, déplore le restaurateur.
Si le propriétaire a reçu des aides financières de la province Sud le mois dernier, cela ne remplace pas ce qu’il a perdu. Mais avec cela, il tente, tant bien que mal, de tourner la page. “Il faut aller de l’avant, pas regarder en arrière. Ça va être très difficile mais il le faudrait. Avec le temps, je pense qu’on pourra avoir des idées un peu plus claires. Là, c’est beaucoup de flou encore”.
Se reconstruire et reconstruire le quartier
Avancer et reconstruire, les habitants de la Vallée du Tir s’y attellent depuis des jours. Des groupes de parole sont mis en place, des animations et des opérations d’entraide sont organisées entre voisins.
“Il y a un énorme travail des femmes. Elles sont vraiment moteur dans toutes ces actions”, explique Amandine Rich, habitante du quartier et peintre. “Les enfants, c’est le nerf de la guerre, et la santé et le bien-être de chacun, c’est vraiment ce qui va nous permettre de rester dans le vivre-ensemble, et dans l’équilibre mental, et dans notre santé au niveau de notre cœur aussi”.
Des art-thérapeutes interviennent auprès des enfants. Un langage non verbal pour exprimer ses maux. Ici, ils s’échappent des problèmes du quotidien. Et chaque jour, la Vallée du Tir se remet peu à peu de ses blessures.