40 morts sur les routes de Guadeloupe, en 2021. Comment inverser cette courbe ascendante ?

La 4ème sculpture Ti Kristof de Jérôme Jean-Charles a été inaugurée, hier après-midi, au Gosier.
Les chiffres de la sécurité routière s'avèrent déjà très mauvais, en 2021. Pire : ils sont en nette augmentation, par rapport aux deux années précédentes : 320 accidents, 427 victimes, dont 40 tués. Ce, malgré la crise sanitaire et le confinement. Que faire pour que les comportements évoluent ?

Malgré toutes les campagnes de prévention routière, l'installation de radars sur le réseau routier et les nombreux contrôles synonymes de répression, la Guadeloupe s’illustre comme étant l’un des départements français les plus accidentogènes, où l’on compte un grand nombre de décès.

Des chiffres alarmants

Au 20 septembre 2021, on dénombre 40 tués sur les routes Guadeloupe. Un chiffre en augmentation de 15%, par rapport à l’année 2020 et de 34%, par rapport à 2019. Parmi ces usagers qui ont perdu la vie en 2021, 13 étaient dans une voiture, 5 en moto, 8 en cyclomoteurs, 5 en vélo et 8 étaient des piétons. Ainsi, les usagers dits vulnérables représentent 67% des tués.
Le nombre d’accident est aussi en hausse, de 26%, soit 320 sinistres, pour l’année en cours, contre 254 en 2020 et 227 une année plus tôt.
Autre indicateur alarmant : celui du nombre de victimes, qui croît lui aussi, de 22%, sur 9 mois, avec 427 victimes d’accident de la route (tués et blessés), là où un an plus tôt nous en étions à 348 et 333 pour 2019.

En deux ans et 9 mois, 433 personnes ont été hospitalisées, suite à un accident de la route. 572 ont été légèrement blessées.

Des comportements à modifier

Autrement dit, tous les indicateurs d’évaluation de l'accidentalité sont dans le rouge.
Cela, malgré tous les moyens déployés par les autorités et les associations de prévention routière, en matière de campagne de sensibilisation, notamment, pour faire prendre conscience à l’ensemble des usagers que la route est dangereuse.
Pourtant, le trafic a considérablement baissé, depuis 17 mois, où le premier confinement a impacté les déplacements de personnes. 

Une réalité qui suscite bien des interrogations sur les comportements routiers, localement. Pour Gérard Bergeron, le président de la prévention routière, il est temps de faire évoluer l'attitude des usagers, en Guadeloupe. Il répond à Pascal Pétrine :

Gérard Bergeron : "Lorsque l'on conduit un véhicule, il faut que le cerveau soit tranquille".

 

La nécessité d'allier prévention et répression

Dina Latchoumaya, coordinatrice départementale de la sécurité routière, était l'invitée de Christelle Théophile, dans le journal télévisé du soir de Guadeloupe La 1ère, ce lundi 20 septembre 2021, pour faire le point sur l'accidentologie routière.
"Tous les indicateurs sont à la hausse", a-t-elle confirmé. Cela peut être dû à un "relâchement", mais aussi "certainement à un sentiment d'impunité", donc il faut plus que jamais "allier prévention et répression", selon son analyse :

Sur les 34 radars installés dans l'archipel, 11 fonctionnent réellement.

L'art pour éveiller les consciences

Cela fait un an qu'il fait partie du paysage, un an qu'il attire l'attention et alerte les consciences sur les dangers des excès des usagers de la route : Ti Kristof, ce personnage culte de la sécurité routière des années 80, mascotte des nouvelles campagnes de sensibilisation, a un nouveau site d'implantation, à Bas-du-Fort Le Gosier. Une nouvelle sculpture de Jérôme Jean-Charles a, en effet, été inaugurée, lundi 20 septembre 2021. Elle symbolise les usagers vulnérables, particulièrement les cyclistes.

A (re)voir le reportage tourné lors de son inauguration :

©Laetitia Broulhet et Daniel Querin - Guadeloupe La 1ère

13% des tués, sur la route, sont des cyclistes. 46% sont des deux-roues.

La première sculpture représente Ti Kristof encastré dans un smartphone géant ; elle est exposée à Capesterre-Belle-Eau et aborde les dangers du téléphone portable au volant.
La deuxième sculpture est une pyramide de casques de motos et de vélos ; elle est visible sur l’échangeur de l’aéroport "Guadeloupe - Pôle Caraïbes" et alerte sur la nécessité de porter cet équipement de sécurité, compte tenu de l‘extrême fragilité de ces usagers.
La troisième sculpture évoque une croix géante, avec Ti Kristof agenouillé devant elle ; elle est installée au giratoire de Dalciat, à Baie-Mahault et traite des conséquences de la consommation d’alcool et de stupéfiants.
Le cycliste Ti Kristof, quant à lui, dont la sculpture a été inaugurée hier après-midi, trône sur le délaissé de la RN4, après le rond-point de la marina du Gosier.