Agression présumée d'un Interne du CHU de la Guadeloupe : le militant UGTG placé sous le régime de la garde à vue

Un militant de l'UTS-UGTG a été placé sous le régime de la garde à vue, ce mardi, au commissariat de Pointe-à-Pitre. Des investigations policières vont être menées, suite à une plainte déposée contre lui par un interne du CHUG. La vidéo de l'altercation entre les deux hommes avait été très partagée.

Ce mardi 5 octobre 2021, l'audition de Séverin Foule, débutée à 9h00, a évolué. Il est désormais placé sous le régime de la garde à vue.
Le militant de l'UTS-UGTG fait l'objet d'une plainte, déposée par un médecin interne du Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG), pour agression physique. Les faits concernés remontent au jeudi 30 septembre 2021 et se sont déroulés dans le parking du CHUG.

Aujourd'hui, l'homme a été retenu au commissariat de Pointe-à-Pitre, où les policiers l'entendront encore, dans l'après-midi. Il y aura un complément d'enquête ; des investigations techniques, physiques et de confrontation peuvent avoir lieu.

Son avocat, Maître Patrice Tacita, veut "laver l'honneur" de son client. Il l'a dit à Jean-Marie Mavounzy :

L'état d'esprit de mon client est un état d'esprit combatif, de fierté. Il est fier d'être là. Il est conscient de ce qu'il porte comme responsabilité (...). Il sait que, si lui il flanche, tous ceux qui seront placés en garde à vue après lui vont flancher aussi.

Maître Patrice Tacita, avocat de Séverin Foule

Maître Patrice Tacita ©Jean-Marie Mavounzy - Guadeloupe La 1ère

 

Nouvelle plainte, contre un militant UGTG

L'épisode de ce jour est synonyme de retour des militants UGTG devant le commissariat de Pointe-à-Pitre.
Le 28 septembre dernier, ils avaient siégé sur place en soutien à Gaby Clavier, convoqué suite à une plainte pour menace de mort.
Aujourd'hui, c'est donc Séverin Foule qui a fait l'objet d'une convocation, dans la cadre d'une enquête ouverte, par le Parquet de Pointe-à-Pitre. L'occasion, pour lui, de donner sa version des faits.

L'Union des travailleurs de la santé (UTS), section syndicale de l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), estime qu'il s'agit là d'une nouvelle tentative de criminalisation de l'action syndicale :

Cette nouvelle convocation d'un militant de l'UTS-UGTG, dans le cadre de la mobilisation des agents contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale, confirme que l'Etat et ses sbires des hôpitaux, cliniques et services de santé, ainsi qu'au SDIS entend nous imposer par la force, la terreur et la violence policière sa fameuse obligation vaccinale.

Claudine Maraton, secrétaire générale de l'UTS-UGTG - communiqué du 04/10/2021

 

Une vidéo devenue virale

Les faits reprochés à Séverin Foule se sont déroulés en marge de la mobilisation de l'UTS-UGTG, contre l'obligation vaccinale, au CHUG, le 30 septembre dernier.

Ce jour-là, c'est pour une place de parking qu'a débuté le conflit, entre le médecin interne (le plaignant) et le militant syndical (le gardé à vue). La victime présumée a filmé la scène. Une vidéo devenue virale, puisque largement partagée sur les réseaux sociaux. 

La question qui se pose sur ces images, qui sont prises sans le consentement de celui qui est filmé, c'est la question du recul qu'on doit avoir, par rapport à une image.

Maître Patrice Tacita, avocat de Séverin Foule

Maître Patrice Tacita ©Jean-Marie Mavounzy - Guadeloupe La 1ère

Séverin Foule s'est expliqué, sur l'antenne radio de Guadeloupe La 1ère, après l'incident. Il réfute avoir agressé quiconque. En revanche, il dit ne pas avoir toléré d'être filmé :

Séverin Foule : "Il était à terre. Il était en train de se rouler à terre et il s'est griji le coude, faisant croire que c'est moi qui ai fait ça...".

Cette scène a été condamnée par la direction du CHU, mais aussi par la directrice de l'Agence régionale de santé. Valérie Denux apporte "tous son soutien à l'interne", dans cette affaire.

De fortes tensions sont à déplorer, au sein et aux abords du CHUG, notamment entre professionnels de l'hôpital. A tel point que la Commission médicale d'établissement a signé une motion, durant le week-end, contre tout excès, notamment les "agressions verbales et physiques" ou encore les "intimidations".