Des premières négociations doivent débuter demain entre le collectif des organisations et les élus de Guadeloupe. Les négociations se tiendront en deux temps, toujours selon le même document signé dans la nuit de vendredi à samedi, avec en premier lieu les revendications "urgentes du collectif des organisations en lutte". Viendra ensuite "le traitement des autres points de la plateforme de revendications" qui se sont, au cours des semaines de mobilisation, étendues aux politiques publiques autour des thèmes de la jeunesse, de la santé et de la famille.
Vendredi dernier, il a fallu une quinzaine d’heures de discussions, dans une ambiance tendue, pour avoir un accord de méthode de négociations. Dès le lendemain, les élus ont publié un communiqué pour faire la distinction entre les revendications du collectif et l’accord de méthode proprement dit. Va-t-on discuter, pour sortir de l’impasse ?
C'est la grande question, tant les tensions restent vives. Il faudra faire travailler l’intelligence collective pour trouver une sortie de crise immédiate, mais pas seulement, trouver de vraies solutions pour les problématiques qui gangrènent notre archipel. Et de part et d'autre, il y a, à minima, consensus, notamment pour résoudre les dysfonctionnements liés à l’insertion de la jeunesse. Mais il y a un hic, l’Etat fait bande à part, et lance des ateliers jeunesse aujourd’hui.
Elus et collectif réclament cette présence de l’Etat. Pour l’heure, une fin de non-recevoir de Paris. Maïté Hubert M’Toumo, la secrétaire générale de l’UGTG, membre du collectif, rappelle l’importance de la présence de l’Etat. C’est un premier point de friction.
Autre point de friction, le collectif des organisations a tenu à mettre en préambule de cet accord de méthode, ses revendications. Un ajout qui n’est pas du goût des élus. Leur communiqué souligne qu’ils ne sont pas porteurs de ces revendications et en désapprouvent certaines.
L’accord de méthode en lui-même laisse place aux espoirs. Il y a l’état des lieux, l’organisation des négociations, et la mise en place d’ateliers qui se veulent efficaces et efficients avec deux phases : les revendications urgentes, et les autres points de la plateforme. Les dispositions introductives exigent la présence d’une délégation interministérielle. Un demande qui pour le moment semble assez problématique, mais les deux parties font une avancée importante : une demande de l'État d’une application différenciée des obligations en Guadeloupe, comme annoncée pour la Martinique.