Affaire Claude Jean-Pierre : députés et sénateurs de Guadeloupe réclament la tenue d'un procès

Ils prennent position... Les députés et sénateurs de Guadeloupe, dans un communiqué, se rangent du côté de la famille de Claude Jean-Pierre en demandant qu'il y ait un procès, dans cette affaire. Le procureur de la République de Basse-Terre, le 5 février dernier, requérait un non-lieu, après l'arrestation brutale et le décès du sexagénaire, suite à un contrôle de gendarmerie, en 2020.

D'une seule et même voix, les députés, Christian Baptiste, Elie Califer, Max Mathiasin, Olivier Serva et les sénateurs Victoire Jasmin, Victorin Lurel et Dominique Théophile apportent leur soutien à la famille de Claude Jean-Pierre et demandent qu'il y ait un procès.

Dans un communiqué commun, ils indiquent rejoindre la fille du sexagénaire décédé, Fatia Alcabélard et ses proches qui souhaitent un procès équitable afin de faire toute la lumière sur les circonstances de sa disparition. 

Claude Jean-Pierre, 67 ans, est décédé à l'hôpital, 12 jours après sa violente interpellation, le 21 novembre 2020, lors d'un contrôle routier effectué par des gendarmes, à Deshaies.

A son arrivée à l'hôpital, l'homme souffrait d'une double fracture des cervicales, dont l'une compressait la moelle épinière. Il présentait aussi plusieurs hématomes au visage.

Rappelant également les éléments dévoilés, les parlementaires de Guadeloupe soulèvent plusieurs points : 

  • Un homme est décédé quelques jours après l’intervention des forces de l’ordre ;
  • Les images de vidéosurveillance dont l’opinion publique dispose portent à
    s’interroger ;
  • Le non-lieu requis par le procureur de la République suscite émoi et incompréhension
    populaire.

S'ils affirment leur confiance dans le système judiciaire, les parlementaires insistent sur la nécessité, selon eux, d'entendre la demande de la famille Jean-Pierre. 

Le non-lieu requis par le procureur de Basse-Terre

Dès le début de l’enquête, le procureur de la République de Basse-Terre, Xavier Sicot, estimait que les deux gendarmes qui avaient opéré le contrôle avaient respecté les règles d’interpellation. En mai 2021, le magistrat demandait aux Guadeloupéens en colère, suite à cette affaire, de laisser la justice faire son travail. Les deux militaires avaient été placés sous le statut de témoin assisté dans ce dossier.

Xavier Sicot a donc fini par solliciter le non-lieu, le 5 février 2023, estimant que les gendarmes étaient légitimes dans leurs actions.

Des soutiens toujours plus nombreux

La semaine dernière, sur Instagram, le journaliste Harry Roselmack a fait part de son indignation et son incompréhension face à cette requête de non-lieu, la qualifiant de "déni de justice"

Des termes régulièrement repris sur les réseaux sociaux, notamment. A l'appel de l'ANG, l'Alyans Nasyonal Gwadloup, de nombreux internautes ont fait des vidéos dans lesquelles ils demandent justice pour Claude Jean-Pierre. 

La fille de Claude Jean-Pierre est arrivée en Guadeloupe, elle était l'invitée de Christelle Théophile, dans le journal télévisé du 1er mars 2023 :