Le journaliste Harry Roselmack a dit son incompréhension et son indignation, via son compte Instagram, quant à la décision du procureur de la République de Basse-Terre de demander le non-lieu, dans l’affaire "Claude Jean-Pierre", du nom de cet homme décédé après un contrôle de gendarmerie.
La famille, quant à elle, reste mobilisée, pour obtenir justice.
Un homme mort suite à un contrôle routier
Souvenez-vous : le 21 novembre 2020, le véhicule de Claude Jean-Pierre, père de faille à la retraite âgé de 67 ans, est stoppé par deux gendarmes, derrière la mairie de Deshaies. Ce qui devait être un banal contrôle routier s’est mal terminé.
La scène a été filmée. Sur les images de vidéo-surveillance de la commune, privées de son, on voit les militaires extraire violemment l’homme de son véhicule. Il est ensuite lâché au sol et laissé gisant sous le soleil.
Ce sont finalement les pompiers qui le sortiront de là, bien plus tard. "Klodo" (comme le surnomment ses proches) sera immédiatement hospitalisé. Il décédera après 12 jours passés au Centre hospitalier universitaire (CHU), le 3 décembre 2021. A son arrivée dans l'établissement de santé, Claude Jean-Pierre souffrait d'une double fracture des cervicales, dont l'une compressant la moelle épinière ; il présentait aussi plusieurs hématomes au visage.
Sa famille a immédiatement porté plainte contre les gendarmes. Mais ces derniers n’ont fait l’objet d’aucune poursuite.
Dès le début de l’enquête, le procureur de la République de Basse-Terre, Xavier Sicot, estimait que ces derniers avaient respecté les règles d’interpellation. En mai 2021, le magistrat demandait aux Guadeloupéens en colère, suite à cette affaire, de laisser la justice faire son travail.
Xavier Sicot a donc fini par solliciter le non-lieu, le 17 février 2023.
Harry Roselmack dénonce
Cette réquisition de non-lieu est difficile à digérer, pour Harry Roselmack.
"Révoltant !!!!", a écrit le journaliste en story Instagram, le 19 février dernier, estimant que cette affaire relève du "déni de justice absolu". Il s’émeut aussi du manque de réaction, suite à la mort de Claude Jean-Pierre sur le sol français, alors que l’affaire "George Floyd" survenue aux Etats-Unis avait fait grand bruit dans l’Hexagone, y compris dans les médias.
Le présentateur du magazine hebdomadaire "Sept à Huit", sur TF1, estime que ce type de sujet doit être traité plus largement par la presse nationale. Pour lui, les rédactions parisiennes n’ont que faire des Outre-mer et de ce qui s’y passe.
Les proches de Klodo n’entendent pas lâcher l’affaire
Les proches et le comité de soutien de la famille de Claude Jean-Pierre restent mobilisés. Ils n’acceptent pas la réquisition du procureur et comptent sur la mobilisation de tous. Pour eux, c’est à l’opinion publique de se soulever, dans la mesure où "ce qui est arrivé à Claude Jean-Pierre peut arriver à chacun d’entre nous", écrivent-ils sur les réseaux sociaux.
Une action vise à inciter le plus grand nombre de personnes à enregistrer et diffuser une courte vidéo, en disant la phrase "Non au non-lieu ! Jistis Pou Klodo ! Jistis Pou Gwadloup !". Quelques militants ont d’ores et déjà répondu à cet appel.
A VOIR AUSSI : ce reportage de Jacky Massicot :
A LIRE AUSSI : Contrôle routier de gendarmerie de Claude Jean-Pierre : c'était il y a un an – 21/11/2021.