CANNE. Maigres livraisons à l'usine Gardel et poursuite des discussions

Face-à-face entre le directeur de l'usine de Gardel et des membres du KDA - 01/03/2024.
Le Kolèktif des Agriculteurs maintient la pression et empêche le démarrage de la campagne sucrière 2024. Ils enchaînent les réunions, pour obtenir satisfaction et faire en sorte que leurs revenus soient augmentés. En attendant, l’usine de Gardel, devant laquelle ils ont siégé en matinée, n’a pas réceptionné les cannes attendues. À entendre les parties, le terrain d'entente est loin d'être trouvé.

Il n’y a pas eu les livraisons de canne escomptées à l’usine sucrière de Gardel, ce vendredi matin. Ce jour aurait dû être celui de l’ouverture des balances du site, en guise de démarrage de la campagne sucrière 2024.
Au final, l’usinier n’a broyé que les cannes émanant de ses propres terres, aujourd’hui ; juste l’équivalent de quelques chariots, alors que Gardel a besoin de 4000 tonnes par jour pour fonctionner.

L'usine Gardel n’a réceptionné que les cannes émanant de ses propres terres, en ce jour d'ouverture de campagne sucrière - 01/03/2024.

La coupe n’a que timidement commencé dans les différents bassins, les producteurs n’ayant pas pris le risque de débuter la récolte à grande échelle, si la canne ne peut être broyée dans la foulée.

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Satisfaits, les membres du Kolèktif des Agriculteurs (KDA), mobilisés sur place aux aurores, ont finalement quitté les lieux. Leur face-à-face avec les gendarmes n’a pas dégénéré, puisque la démarche de l’association est restée pacifique.

Face-à-Face entre les forces de l'ordre et les membres du KDA - 01/03/2024.

120€ finalement réclamés par tonne de canne

Depuis plusieurs semaines, les planteurs adhérents et sympathisants du KDA exigent que le prix de la tonne de canne livrée soit augmenté. L’actuel mode de calcul de leur rémunération ne les satisfait pas, puisqu’ils affirment travailler à perte.

Après avoir estimé à 160€/tonne le juste prix qui leur revient, ils ont revu leurs exigences à la baisse, hier (jeudi 29 février 2024), lors d’une réunion entre contestataires. Leur prétention s’élève désormais à 120€ par tonne de canne ; un tarif qu’ils veulent fixe, indépendant de la richesse saccharimétrique de la production, pour trois ans (2024,2025 et 2026).

Sur ce laps de temps, ils souhaitent la mise en place d’un comité de réflexion, sur un nouveau système de paiement de la canne tenant compte de tous les coproduits de la canne vendus en sucrerie (sucre en vrac, sucres spéciaux, mélasse, alcool, bagasse).

"Ce point sera non négociable et prépondérant pour le démarrage de la campagne 2024", affirment les planteurs mobilisés.

Mais, sans surprise, la direction de l’usine Gardel n’a pas été réceptive à cette proposition, estimant avoir déjà déployé tous les efforts possibles.

Il n’approuve pas la proposition aujourd’hui, puisque l’usinier, à chaque fois qu’on lui demande une augmentation, il ne veut pas sortir d’argent.

Rony Crane, secrétaire général de la Coordination rurale de Guadeloupe

Rony Crane, secrétaire général de la Coordination rurale de Guadeloupe ©Marie-Lyne Plaisir et Olivier Duflo - Guadeloupe La 1ère

Malgré tout, le directeur de Gardel a bon espoir d'une reprise d'activité dès lundi.

On va temporiser. On va permettre à tout le monde de profiter de son week-end et, lundi, on repart pour une vrai campagne, pour de bon (...)

Nicolas Philippot, directeur général délégué de l’usine de Gardel

Nicolas Philippot, directeur général délégué de l’usine de Gardel ©Marie-Lyne Plaisir et Olivier Duflo - Guadeloupe La 1ère

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Poursuite des discussions

Pour obtenir satisfaction, le KDA frappe à toutes les portes.
Ce vendredi, des membres de cette association, ainsi que des Jeunes Agriculteurs (JA) solidaires de la mobilisation, rencontrent des représentants du Ministère de l’agriculture, en présence du député Oliver Serva en guise de médiateur.
Une nouvelle réunion est entre-temps souhaitée avec le préfet de la Région Guadeloupe.