Les nouvelles conditions sanitaires fixées par le gouvernement pour les voyages vers les Antilles, vont avoir d'importantes conséquences sur le tourisme. Elles font déjà grincer des dents tous les professionnels du secteur, qui ne seront cependant pas les seuls à en subir les conséquences
Dans son décret n° 2021-31 du 15 janvier 2021, le gouvernement précise de nouvelles conditions de voyage vers les Antilles et plus généralement, vers l'Outremer à partir de ce lundi 18 janvier 2021. Des conditions que les voyageurs doivent remplir et s'engager à respecter dès l'embarquement :
- Un test PCR Covid 19 négatif réalisé dans les 72h avant le vol
- Une attestation sur l’honneur déclarant l’absence de symptômes, les engageant à s’isoler pendant 7 jours après l’arrivée et à effectuer un test PCR à l’issue
Et c'est cette dernière mesure qui a mis le feu aux poudres dans les différentes filières qui dépendent du tourisme et sont donc directement impactées par ces décisions.
Toutes font remarquer que, si un touriste qui vient en vacances pour une semaine dans l'archipel, doit se soumettre à une mesure d'isolement de 7 jours après son arrivée, il n'aura plus aucune raison de venir.
La mesure précise même que, sur place, les possibilités de déplacement du voyageur seront très réduites voire même impossibles : des sorties limitées au strict minimum : courses alimentaires, rendez-vous médical.
Réactions des professionnels
C'est dire que toutes les projections positives qui étaient faites jusqu'alors devront être revues à la baisse.
Et ce dimanche on assiste à un véritable branle-bas de combat de toutes parts. C'est que tous les professionnels du tourisme seront impactés, des hôteliers qui devraient commencer à enregistrer des annulations en cascade, à tous les autres secteurs qui en dépendent : restaurants, excursion, jusqu'à l'aéroport qui célébrait son nouveau rang appelé à évoluer positivement, et même les vendeurs de souvenirs.
Marie-Laure Ciprin, Pdte de Cluster Maritime de Guadeloupe
Eric Tomaszewski, Gérant de Ok Kayak
Et l'on ne citera même pas les chauffeurs de taxis qui espéraient beaucoup de la nouvelle envolée annoncée pour se refaire une santé après des fêtes de fin d'année mornes et tristes.
Les socio-professionnels du tourisme devraient s'entretenir avec le préfet de Région en fin d'après-midi. Tout en considérant l'importance de la situation sanitaire, ils veulent malgré tout trouver un moyen terme pour ne pas tout perdre comme pendant le confinement.
Entretien avec Patrick Vial-Collet Pdt de la Chambre de Commerce et d'Industrie des Îles de Guadeloupe
Des conséquences aussi pour les activités sportives
Le football paiera lui aussi un vrai tribu à ces mesures. La ligue de football préparait la venue en Guadeloupe de l'équipe du Panama qui devait rencontrer les Gwadaboys le 22 janvier prochain. Une rencontre annulée en raison des restrictions sanitaires en vigueur à partir de ce lundi, tout comme la rencontre prévue mardi entre l'équipe du Panama et celle de la Martinique. L'équipe du Panama s'était pourtant préparée en s'isolant dans un hôtel de Panama City, estimant que cela suffirait comme garantie. Mais les nouvelles règles d'isolement, tant pour la Guadeloupe que pour la Martinique, ne tiennent pas compte de ces précautions préventives. Elles soumettent tous les voyageurs à la même rigueur.
Lucien Galvani, secrétaire général de la ligue de football de Guadeloupe
Une règle qui s'imposera aussi à ceux qui rentrent chez eux en Guadeloupe
Il n'y a d'ailleurs pas que les touristes qui auront à subir cette mesure d'isolement puisque les passagers qui effectueront un vol retour vers la Guadeloupe où ils vivent, où ceux qui reviennent en vacances chez eux, seront eux aussi soumis à cette septaine.
La rigoureuse application de cette règle risque de surprendre plus d'un dès demain, ces règles n'ayant été anonncées que cette semaine et pour de tels voyageurs, il ne sera pas question d'annulation de voyage .
On imagine d'ores et déjà la difficulté que cela posera pour ceux qui reviennent de vacances et qui doivent immédiatement reprendre le travail.
Nul doute que les services de l'Etat seront mis à contribution, pour certes faire respecter ces règles mais aussi, pour les interpréter et même les aménager pour éviter tous les blocages que l'on peut déjà imaginer.