Fusillades de la nuit de Noël : deux enquêtes ouvertes, pour deux affaires sans lien apparent

1 mort et 5 blessés légers, bilan de la fusillade qui a eu lieu à la résidence "Mérosier Narbal", de Baie-Mahault - 24/12/2022.
Deux enquêtes "de longue haleine" ont débuté, suite aux fusillades qui ont eu lieu à Pointe-à-Pitre et à Baie-Mahault, la nuit dernière. Les deux affaires ne semblent pas liées, selon le Parquet de Pointe-à-Pitre, qui parle, concernant les victimes, d’un homme très défavorablement connu de la justice d’un côté et de jeunes sans histoire de l’autres.

Pour le Parquet de Pointe-à-Pitre, les deux fusillades qui ont ensanglanté la nuit de Noël "ne sont pas liées", malgré la concomitance des évènements, qui pourrait laisser planer le doute. Pour autant, aucun scénario n’est pour l’heure écarté à 100%. 

Le fait est que les profils des victimes sont bien différents. A Pointe-à-Pitre (ou plutôt aux Abymes, vue la localisation exacte des faits), il serait question de la mise à mort d’un criminel notoire. Tandis qu’à Baie-Mahault, les blessures par balles ont été infligées à des jeunes sans histoire, lors d’une fête de quartier.

D’un côté comme de l’autre, les enquêteurs tablent sur "un long travail d’investigation".

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Un criminel abattu à Pointe-à-Pitre

L’homme qui a reçu une balle dans la tête, dans le parking de la résidence "Georges Roux", donnant sur le boulevard de l'hôpital, aux Abymes, n’a pas "une vingtaine d’années" comme l’ont pensé les pompiers intervenus sur place. Il s’agit en fait qu’un individu de 51 ans connu des forces de l’ordre, car impliqué dans plusieurs faits criminels et délictueux, notamment dans des affaires de trafic de stupéfiants. Cette victime avait d’ailleurs sur elle de la drogue et des munitions, au moment de sa mort.
Le Parquet creuse du côté de ses activités illicites, pour comprendre ce qui a pu se passer : règlement de comptes, transaction qui a mal tourné... les possibilités sont plurielles.

L’enquête a été confiée à la Direction des investigations spéciales, service de la Direction territoriale de la police nationale (DTPN).

Les témoins directs manquent à l’appel, car les riverains ont pris les détonations pour le son de pétards.
En effet, l’appel au secours a été passé à 19h36, mais cet horaire ne correspond pas à celui du décès. Le corps a été découvert par une femme qui regagnait son véhicule. Voyant le corps gisant au sol, elle a d’abord pensé à une personne saoule tombée là, avant de voir les lésions...

Une piste tout de même : un véhicule a été vu. Pas le même que celui du tireur de Baie-Mahault.

Plusieurs coups de feu, à Baie-Mahault

A la résidence "Mérosier Narbal", à Belcourt/Baie-Mahault, c’est un homme de tout juste 30 ans (depuis le 4 décembre) qui a été tué d’une balle en plein thorax, tandis que les autres victimes, des hommes et des femmes de 16 à 33 ans, ont reçu des éclats de projectiles.
Tous participaient vraisemblablement à une grillade, au pied des immeubles du quartier, à l’occasion de la fête de Noël.

Les premiers témoignages font référence à une voiture blanche, dont le conducteur a tiré plusieurs fois, sans sortir de son véhicule.

Le jeune décédé n’est pas connu des services de police et de gendarmerie, ni de la justice.
Le Parquet n’est pas en mesure de dire, pour le moment, s’il était la cible directe des tirs. Difficile aussi d'identifier un mobile, mais la justice ne croit pas non plus à la thèse d’un simple tir à la volée.

L’enquête a été confiée à la section de recherche de la gendarmerie, "pour avoir un niveau de compétence judiciaire le plus élevé possible", explique le Parquet. Il s’agira, dans un premier, temps de faire le point sur l’environnement de la victime principale et du groupe d’amis présents.
Les témoignages du voisinage seront les bienvenus, sous couvert d’une protection adéquate garantie.