Les artistes font le bilan de leur présence au Centre des Arts et de la Culture de Pointe-à-Pître

Déjà six mois que le Collectif "Awtis Rézistans" occupe l'espace du Centre des Arts. Après le lancement de sa rénovation, il était retombé dans le silence des ruines duquel les artistes ont voulu le sortir. Mais ils attendent que ce mouvement soit l'amorce d'une véritable politique culturelle

C'est le 5 juillet 2021 que des artistes décident d'investir l'espace du Centre des Arts et de la Culture de Pointe-à-Pître. Le but est de provoquer un électrochoc  notamment du côté des différents niveaux de responsabilité politique.
Ils veulent à la fois attirer l'attention sur la situation des artistes particulièrement malmenés par le contexte sanitaire mais aussi, par le manque de perspective en matière de politique culturelle en Guadeloupe.
Symboliquement, l'occupation des locaux du Centre des Arts met le phare sur l'état de cet important lieu de la culture tombé en désuétude depuis le lancement de sa rénovation.
De péripétie en péripétie, il est devenu l'espace oublié de la Ville de Pointe-à-Pître tout d'abord et de la Communauté d'agglomération Cap Excellence qui en hérite la tutelle, et ceci, faute de moyens pour mener à bien les travaux de renovation.

Dès le début, le mouvement spontané des artistes, soutenu en cela par l'ANG, s'organise petit à petit. L'espace du Centre des Arts, bien qu'inachevé et en attente de travaux, devient un lieu de rendez-vous culturels de tous genres.

 En tenant une conférence de presse pour faire le bilan de ces six mois passés dans l'espace, c'est d'abord ce fourmillement d'artistes en création que les membres du Collectif comptaient mettre en avant. 

Florence Naprix, membre du Collectif "Awtis Rézistans"

©Guadeloupe

Laurence Maquiaba, membre du Collectif "Awtis Rézistans"

©Guadeloupe

Parce que c'est aussi la partie qu'ils regrettent dans le bilan qu'ils émettent : Cette occupation n'a pas entrainé un véritable intérêt des élus; il est vrai qu'au milieu de toutes les urgences du moment, celle-ci aura été la moindre. Tout au plus, la Communauté d'Agglomération s'est dit prête à chercher avec les artistes des solutions. Mais l'intention n'a pas encore été suivie d'actions.

Laurence Maquiaba membre du Collectif "Awtis Rézistans"

©Guadeloupe

Florence Naprix, membre du Collectif "Awtis Rézistans"

©Guadeloupe

En attendant, et quelle que soit la nature de cette occupation, de nombreux Pointois s'y sont habitués et s'avouent même heureux que ce lieu mérite à nouveau son nom, puisque, par la force des choses il est redevenu le centre des évènements culturels en Guadeloupe.
Pour autant, ils n'en sont pas moins à espérer que ce ne sera là que le déclencheur de la résurrection de leur Centre des Arts et de la Culture.