Un peu plus de 80 soldats du Guatemala et du Salvador sont arrivés vendredi (3 janvier 2025) à Port-au-Prince, pour soutenir la police d'Haïti dans le cadre de la mission multinationale de sécurité Cette dernière peine à enrayer la violence des gangs. Ce premier contingent venu d’Amérique Latine est composé de 75 militaires guatémaltèques et huit Salvadoriens ; il sera complété par l'envoi de troupes supplémentaires, dans les prochains jours, a indiqué le porte-parole adjoint de la police haïtienne, Lionel Lazarre.
Une mission multinationale qui peine à peser contre les gangs
Ces forces viennent renforcer les effectifs de la Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) qui, menée par le Kenya, fait face à un manque criant de moyens et n'a pas permis de diminuer les exactions des groupes armés, accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.
La violence de ces gangs, qui contrôlent 85% de la capitale selon l'ONU, ne semble pas faiblir depuis l'arrivée des forces kényanes, en juin dernier.
Depuis des années, Haïti est confrontée à la violence endémique de gangs armés et à l'instabilité politique.
Face à la violence endémique et à la faiblesse de la MMAS sur le terrain, les autorités de transition haïtiennes ont appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à transformer la mission multinationale de sécurité en force de l'ONU proprement dite.
Mais cette demande, relayée par les Etats-Unis, fait face à l'opposition de la Chine et la Russie.
La mission actuelle compte quelque 400 policiers principalement kényans, avec aussi des Jamaïcains et Béliziens.
La violence toujours souveraine
Deux journalistes et un policier ont été tués, le 24 décembre dernier, dans une fusillade provoquée par des gangs, lors de la tentative sanglante de rouvrir l'un des principaux hôpitaux de la capitale. Cet incident est survenu dans un contexte d'insécurité croissante à Port-au-Prince, où des attaques de gangs ont eu lieu dans plusieurs quartiers, depuis plus d'un mois.
Début décembre, au moins 207 personnes ont été tuées lors d'exactions ordonnées par un puissant chef de gang contre des pratiquants du culte vaudou, d'après l'ONU.
En novembre, des tirs avaient provoqué la fermeture du trafic commercial de l'aéroport de la capitale.
Ce n'est pas juste une nouvelle vague d'insécurité, c'est une escalade dramatique qui ne montre aucun signe d'apaisement.
Déclaration d’un responsable de l'ONU.
Les principales victimes de la guerre des gangs qui, peu à peu, étendent leur territoire, sont les civils, hommes, femmes et enfants du pays pauvre.